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« C’est compliqué » : en Espagne, les éleveurs de porcs ibériques menacés par la sécheresse
(Article de Guillaume Dominguez, édité par Yanis Darras • Rédaction radio Europe 1)

 

 

Europe 1.- Des températures caniculaires en plein printemps. L’Espagne est confrontée cette année à une vague de chaleur particulièrement précoce. Le pays est déjà touché depuis plusieurs mois par la sécheresse. Agriculteurs et éleveurs se retrouvent dans l’impasse face au manque d’eau, notamment dans les élevages de porcs.

Près de 38 degrés en Andalousie, au mois d’avril. L’Espagne est confrontée à sa première canicule de l’année. Ces températures, dignes d’un mois de juillet, n’arrangeront pas la sécheresse qui sévit dans la région, qui menace désormais de nombreux pans de la vie économique du pays dont l’agriculture. Les récoltes seront mauvaises cette année, annoncent plusieurs agriculteurs locaux et l’élevage des animaux devient de plus en plus compliqué. Au sud de Séville, cet élevage de porcs ibériques est touché de plein fouet par le changement climatique.

 

“Il n’y a pratiquement plus” d’herbe

 

Dans cette partie de la campagne espagnole, à l’ombre d’un chêne centenaire, un groupe de cochons retourne le sol en quête de nourriture. Ici, les porcs ibériques sont élevés au gland et au pâturage. Mais cette année, Antonio Martin, l’un des deux éleveurs qui gèrent l’exploitation, s’inquiète. L’agriculteur a remarqué que l’herbe est deux fois moins haute que l’an dernier.

“Nos animaux mangent normalement de l’herbe, de septembre à juin. Mais là, nous sommes en avril et il n’y en a pratiquement plus”, explique-t-il au micro d’Europe 1. Pire, les chênes, fragilisés par la sécheresse, tombent malades et meurent. Sur son exploitation, les glands se font donc plus rares pour ses bêtes.

 

Diversification

 

Mais pour Antonio, hors de question de renoncer à la qualité. “Il y a encore vingt ans, on élevait quatre-vingt porcs aux glands. Mais aujourd’hui, en faire une trentaine, c’est compliqué”, note-t-il néanmoins. Pour continuer d’exister, il faut donc se diversifier, insiste Sylvain Audebert, l’autre éleveur de l’exploitation. “On a implanté des moutons, on a également une activité d’huile d’olive que l’on commence à développer et on a développé aussi une partie touristique pour ne pas être dépendant d’une seule activité qui dépend elle, de notre climat”, souligne l’éleveur.

Une diversification qui sert aussi à ne pas augmenter les prix de la viande de porc. “Le but n’est pas de se retrouver avec notre stock sur les bras”, conclut-il. (Source Europe 1)