Plus de quarante-huit heures après la violation de l’arrêté préfectoral, par des habitants du village espagnol d’Espolla, venus en commando munis d’une tractopelle pour forcer et dégager le barrage qui obstruait le passage du Col de Banyuls* (fermé depuis deux ans), aucun maire du côté français des Albères ou de la Côte Vermeille, parmi les communes plus ou moins directement concernées par cette affaire transfrontalière, n’a émis la moindre réaction

 

Selon le vieil adage populaire : “Qui ne dit mot consent”… Nous ne citerons pas la version étoffée de l’humoriste Pierre Dac !

Seule la députée de la circonscription, Michèle Martinez (RN), Banyulencque, s’est courageusement fendue d’un communiqué pour dire : “Oui à la réouverture du Col de Banyuls, mais pas comme ça !”.

Le silence de l’Association départementale des maires, des adjoints et de l’Intercommunalité des P-O est tout-aussi éloquent – et pathétique à la fois – que celui des élus des Albères et de la Côte Vermeille. Certes, comme le confiait sous le manteau l’un de ceux-là, “il ne s’agit que de trois cailloux, pas de quoi casser trois pattes à un canard”… Cela nous donne la dimension du respect de la loi chez ces gens-là.

Leur silence banalise la violation de la loi, en l’occurrence ici un arrêté préfectoral. Mais en ont-ils conscience ? Eux, les mêmes, qui iront ensuite à Canossa quémander des subventions étatiques de cette Chère France Bien-Aimée (et généreuse)… Ah, le Beurre, l’Argent, la Crémière (air connu).

 

L.M.

*Sans surprise, le Col de Banyuls, rouvert sauvagement par des habitants d’Espolla à l’occasion de la tenue dimanche de leur traditionnelle et annuelle Foire de l’huile d’olive, a été refermé à la circulation dès hier. Les blocs de rocher barrant la route ont été remis en place sur la demande des services de l’Etat, garants de l’arrêté préfectoral. Rappelons que selon ces services de l’Etat, le site serait devenu un haut lieu de tous les trafics – stupéfiants, cigarettes… -, et notamment une trouée pour l’immigration clandestine.