La polémique autour de l’IEP (Sciences-Po) de Grenoble prend une nouvelle dimension.

Invitée ce lundi sur BFMTV, Mélanie Luce, la présidente de l’UNEF, a esquissé un mea culpa. Le syndicat étudiant est pointé du doigt ces derniers jours, après que sa branche locale a relayé sur les réseaux sociaux un collage accusant nommément plusieurs professeurs d’islamophobie.

Dans un premier temps, cette dernière a rappelé que l’UNEF n’était pas à l’origine de cet affichage sur les murs de l’établissement grenoblois, organisé après un cours sur l’islam tenu le 27 février.

“Ce ne sont en aucun cas des méthodes appropriées d’afficher des noms. C’est un affichage qu’on ne soutient pas, car cela ne correspond pas à nos méthodes et cela comporte un risque de vindicte sur les professeurs. La section locale dit qu’elle s’en est rendue compte, et a retiré parce que en aucun cas il n’y a volonté de mettre en danger sciemment”, a expliqué Mélanie Luce toujours sur BFMTV..

En attendant, les prises de parole se multiplient pour dénoncer le collage d’affiches sur le campus de Sciences-Po Grenoble dimanche avec les noms de deux professeurs accusés d’islamophobie par l’UNEF. “Garantir les libertés académiques est une exigence non négociable”, affirme la direction de l’université de Grenoble.

L’affaire prend désormais une tournure judiciaire. Avant-hier, samedi 6 mars, le procureur de Grenoble, Eric Vaillant, a annoncé qu’il ouvrait une enquête pour “injure publique envers un particulier par parole, écrit, image ou moyen de communication au public par voie électronique” et “dégradation ou détérioration légère de bien destiné à l’utilité ou la décoration publique par inscription, signe ou dessin”. Deux délits qui peuvent être respectivement punis de 12 000 et 15 000 euros d’amende.

Cette enquête, confiée au commissariat de Grenoble, devra faire la lumière sur les inscriptions et collages découverts sur les murs de l’IEP de Grenoble, le 4 mars dernier, accusant notamment deux professeurs de l’établissement d’avoir tenu des propos islamophobes.

Des accusations qui ont suscité un tollé, notamment à droite. La présidente du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen n’a pas hésité à faire un parallèle avec l’assassinat de Samuel Paty, tout comme le patron des sénateurs LR (Les Républicains), Bruno Retailleau.

Le Gouvernement doit-il prononcer la dissolution de la section grenobloise de l’UNEF ? La question brûle certaines lèvres…