Le groupe Têt/Conflent du RCP’66 (Rassemblement Citoyen et Politique des Pyrénées-Orientales) organisait une réunion publique ce jeudi 22 septembre à Ille-sur-Têt. « Après la campagne d’action menée la semaine passée dans tout le département pour le retour de la retraite à 60 ans à taux plein, le RCP 66 propose un temps de réflexion collective avec cette réunion intitulée Débattre des institutions pour combattre la crise et la barbarie », indiquait Alain MIH, animateur du RCP 66.

C’est Philippe ASSENS, économiste et membre du RCP’66, qui introduisait le débat par un exposé particulièrement documenté en partant de la théorie de la régulation. « Le marché n’est pas rationnel par lui même et ne peut donc se réguler par une quelconque main invisible. Il est nécessaire que des institutions contribuent à le réguler pour favoriser un équilibre ». Philippe ASSENS s’inscrit en faux contre les théories libérales fondées sur les mythes de la concurrence libre et non faussée et de la rationalité du marché. Il définit les institutions comme « des dispositifs qui médiatisent des rapports sociaux antagonistes et les pacifient ». En cela, elles ont pour finalité de réduire la violence et la barbarie de ces rapports pour proposer des solutions à la crise. D’où le titre de la réunion. La crise est décrite comme systémique, entremêlant des dimensions économiques, sociales, écologiques et démocratiques.

Quelques unes de ces institutions sont analysées : la monnaie, le rapport salarial, l’environnement, la société du spectacle, les frontières, les collectivités territoriales ou le rapport éducatif. « Il en ressort de la violence comme dans les rapports salariaux que loi El Khomri ne manquera pas d’aggraver, des pertes de souveraineté comme pour la monnaie, des tentatives d’éloignement des citoyens des centres de décisions politiques comme avec la réforme territoriale ou l’atonie citoyenne véhiculée par la société du spectacle », explique Catherine DAVID, responsable départementale du PG’66.

Des échanges avec la salle s’engagent sur la nécessité de sortir de la logique des traités européens, sur les enjeux démocratiques de favoriser l’implication citoyenne en articulant le local au global, l’urgence à retrouver le sens des mots que les libéraux détournent systématiquement, ou sur les multiples mutations d’un capitalisme désormais financiarisé.

Comme alternative à la crise, Philippe ASSENS avance l’idée « d’une planification d’une transition écosocialiste associant les urgences environnementales, l’ambition de transformation sociale et l’exigence républicaine de la recherche de l’intérêt général humain ».

Francis DASPE clôture les débats en indiquant que « les seuls combats perdus sont ceux qui ne sont pas menés ». Le RCP 66 ne se dérobera pas devant le défi et entend poursuivre son activité militante d’éducation populaire.

(Philippe ASSENS au centre)