(Communiqué)
Communiqué de l’association de défense de l’environnement FRENE 66 :
-“La canicule que traverse les Pyrénées-Orientales et ses impacts sur la ressource en eau nous rappellent qu’il n’y a pas d’eau magique, ni même de solutions magiques
Le plan de résilience mis en place dans le département pour faire face à cette raréfaction de la ressource dans les sécheresses successives avait pour principal corollaire : l’amélioration de la connaissance des prélèvements. Le ministre de la transition écologique l’ayant qualifiée lui-même « de lacunaire ». lors de sa venue.
Un point d’étape vient d’être fait lors du dernier Comité Local de l’Eau des nappes de la Plaine du Roussillon. Force est de constater que la progression de cette connaissance est toujours aussi lente. En effet, nous apprenons que pour les usages agricoles seulement 72 forages sur 1000, qui se sont signalés en 2018, ont été pré-instruits et sont sur le point d’être régularisés par un arrêté préfectoral. Soit à peine 7 %. À ce rythme, il faudra encore plusieurs décennies pour régulariser l’ensemble de ces forages dont on apprend également que pour 350 d’entre eux, les volumes prélevés seraient supérieurs aux volumes prélevables autorisés sur des unités de gestion qui sont en déficit quantitatif chronique.
Dans cette situation comment imaginer un seul instant l’implantation d’un parc aquatique au Mas Delfau sur la commune de Perpignan ?
La FRENE 66 tient à rappeler que depuis le récent décret sur la modernisation des Schémas d’Aménagement et de Gestion de l’Eau (SAGE) il est fait obligation d’intégrer, lors des révisions, les trajectoires de prélèvements tenant compte du changement climatique et établies à partir d’études prospectives. Or, ces études sont toujours en cours dans le département, et pour ce qui concerne le Schéma Directeur des Eaux Brutes Agricoles, normalement attendu pour fin 2025 début 2026, il vient d’être repoussé à début 2027. Normalement, cette révision pour le SAGE des nappes de la Plaine du Roussillon doit, elle, normalement intervenir au premier trimestre 2026.
Sur le bilan concernant la gestion conjoncturelle de la crise, nous apprenons, à la lecture du bilan 2024 sur les dérogations délivrées par la préfecture, qu’il sera très difficile d’adapter nos usages face au changement climatique. En effet, alors même que la préfecture autorisait huit dérogations au débit minimum biologique au détriment des milieux naturels, le golf de Font-Romeu bénéficiait dans le même temps d’une dérogation aux restrictions de l’arrêté sécheresse. En contradiction d’ailleurs avec l’Arrêté Cadre Sécheresse du département !
En ce moment même, la FRENE constate que les indicateurs du fleuve Tech sont plus dégradés que lors de la même période de l’année dernière (le 3 juillet 2024 débit=1,31m3/s contre 1,01 ce 3 juillet). La FRENE avait hélas pu constater le 8 août 2024 un débit inférieur à 0,65m³/s qui est le débit minimum biologique, puis 10 jours quasiment sans écoulement au niveau de Pont d’ Elne. Pour autant cette situation catastrophique n’avait engendré aucune décision de nature à réduire les prélèvements et passer l’unité de gestion au niveau crise.
Nous demandons, au regard des indicateurs constatés, à Monsieur le Préfet d’anticiper et de prendre les dispositions nécessaires pour éviter la même situation qu’en 2024.
Enfin, la FRENE rappelle à tous les protagonistes de l’eau magique, des « y a qu’à -faut qu’on », que pour faire venir l’eau du Rhône il faudrait commencer par répondre aux questions suivantes : pour qui ? pourquoi faire ? et combien ? Questions qui vont alimenter la concertation et qui risquent de s’éterniser. Face au changement climatique la seule politique publique efficiente, gratuite, et immédiate reste la sobriété, comme pour les autres ressources”.