Comme nous l’avions déjà évoqué il y a plusieurs mois, le futur hémicycle de l’Assemblée départementale, à l’horizon des prochaines élections la concernant, c’est-à-dire le printemps 2015, pourrait être composé de 17 cantons, au lieu des 31 actuellement.

L’influence géopolitique du chef-lieu Perpignan serait alors considérablement rétrécie puisque perdant au passage 4 cantons pour passer de 9 aujourd’hui à 5 demain.

C’est d’ailleurs la vision du sénateur des P-O et président de la Région Languedoc-Roussillon, Christian Bourquin (PS), qui l’emporterait face aux propositions pourtant non moins intéressantes de l’autre sénateur du Roussillon, François Calvet, par ailleurs maire de Le Soler, vice-président de l’Agglo PMCA (Perpignan Méditerranée Communauté d’Agglomération) et président du Comité départemental de l’UMP’66.

Le préfet des P-O, René Bidal, vient de rendre public cet état des lieux, qu’il avait déjà soumis à la connaissance des quatre députés des P-O – Pierre Aylagas (PS), Jacques Cresta (PS), Ségolène Neuville (PS) et Fernand Siré (UMP) – ainsi qu’à la présidente du Conseil général’66, Hermeline Malherbe, et à un représentant de la Ville de Perpignan, après donc que les deux sénateurs, chacun de leur côté, lui aient remis leurs propositions.

Christian Bourquin, comme d’habitude, s’est révélé fin et puissant stratège, en se positionnant sur les territoires : créations par exemple d’un canton “Canigou”, d’un canton “Agly”, d’un canton “Vallespir”… Ce qui lui permet, géopolitiquement parlant, de réduire également comme peau de chagrin le poids de l’UMP et de la droite républicaine : ainsi, autre exemple, Canet-en-Roussillon et Saint-Cyprien – parmi les cantons où la Droite fait des scores historiquement canon sur l’échiquier politique départemental – se retrouveraient désormais dans le même canton… Comme à la belle époque ! Dame Monique Grinard, qui avait essuyé tous les coups de la séparation du déjà existant “Canton de la Côte Radieuse” au début des années 90 doit se retourner dans sa tombe (selon la formule consacrée). A l’époque, cette séparation de Saint-Cyprien et de Canet-en-Roussillon, ce redécoupage électoral invoqué pour des raisons “purement démographiques” avait ébranlé et divisé la Droite républicaine… Quatre ans plus tard, en 1998, le socialiste Christian Bourquin détrônait l’UDF René Marquès de la présidence du Conseil général des P-O. Aujourd’hui, selon les fins limiers de la politique locale, ce “retour en arrière” voulu par Christian Bourquin dans ses plans, permettrait à la socialiste Hermeline Malherbe, qui lui a succédé, de conforter ses positions… Décidément, l’histoire locale n’en finit pas de se répéter, même à contre-sens !

Du coup, non seulement le “Canton de la Côte Radieuse” se retrouverait le plus riche des territoires du Conseil général des P-O – aux plans démographique, économique, maritime… – mais surtout il permettrait à la Gauche façon Christian Bourquin de contenir une Droite qui grignote de plus en plus dans l’électorat roussillonnais.

L’UMP acceptera-t-elle d’avaler une telle grossière pilule… ou couleuvre, selon justement le paysage dans lequel on se situe ?

A suivre…