Me Louis Aliot, N°2 du Front national, compagnon de Marine Le Pen, avocat inscrit au barreau des Pyrénées-Orientales à Perpignan, domicilié à Millas, conseiller régional du Languedoc-Roussillon… et candidat aux prochaines élections législatives sur la 1ère circonscription des P-O face au député sortant et maire de Pollestres, Daniel Mach (UMP), est sur tous les fronts !

Pour la seule journée d’hier, samedi 19 mai 2012, on l’a vu sur le marché en plein air de Saint-Martin, à Perpignan, dans les colonnes du JDD (Journal Du Dimanche)… et en soirée chez Laurent Ruquier, dans l’émission “On n’est pas couché” (France 2).

Commençons par le marché en plein air de Saint-Martin, quartier perpignanais : cela s’est passé sous le regard très amusé de JPA (l’autre!) : “Daniel Mach, très entouré de créatures de charme, a croisé Louis Aliot, accompagné de la gente masculine… Les deux hommes se sont croisés en s’ignorant superbement… Sans commentaire(s) !”.

Dans les colonnes du JDD, très étonnamment la rédaction a bâti son article en ne prenant comme “forces en présence” que les candidats suivants : Daniel Mach (UMP), Agnès Langevine (EELV-PS), Jean Vila (FdG) et Louis Aliot (FN).

Cela signifierait-il donc que les instances parisiennes du Parti socialiste avaient décidé de faire l’union sur la 1ère circonscription avec Europe Ecologie – Les Verts ?… Bizarre, bizarre…

En tout cas, le JDD rappelle pour planter le décor les résultats des précédentes législatives, en 2007 : Daniel Mach (UMP) l’avait emporté au deuxième tour face à Jean Vila (PCF) avec une avance confortable (56,98%). Au premier tour, l’élu UMP avait récolté 46,56% des suffrages, loin devant son adversaire communiste (16,44%) et la socialiste Martine Josephe (14,80%). Louis Aliot n’avait pour sa part glané que 6,74% des voix”.

Pour la rédaction du JDD, le scénario le plus probable est que “la confiance demeure du côté de l’UMP. Daniel Mach est une figure bien implantée localement. Député, il cumule également les fonctions de maire de Pollestres et de vice-président en charge de l’Economie au sein de Perpignan-Méditerranée Communauté d’Agglomération (l’Agglo PMCA). Au JDD.fr il juge bénéficier d’un “capital d’avance” par rapport au ticket EELV-PS, au Front de Gauche et au FN, rappelant ses 46,56% au 1er tour des législatives de 2007. Même s’il concède “qu’une victoire de Nicolas Sarkozy aurait été plus bénéfique” pour ce scrutin, il juge que son expérience et “ses dix années” passées à la tête de la circonscription plaident en sa faveur. L’élu UMP affirme ne pas craindre Louis Aliot: “Je l’ai déjà battu par deux fois, rappelle-t-il. En 2007, il n’a fait que 6,74%. A chaque élection, il vient et repart aussitôt”. Toutefois, Daniel Mach redoute dans une certaine mesure que la médiatisation du N°2 du FN pendant la campagne présidentielle pèse sur son score. Depuis le second tour, il consacre donc ses attaques sur le compagnon de Marine Le Pen et son parti. “Aujourd’hui, il faut considérer que le FN est associé au PS comme au Parti communiste”, lance-t-il. L’élu UMP rend responsable Marine Le Pen de la défaite de Nicolas Sarkozy, rappelant qu’elle a décidé de voter blanc au second tour. Le président sortant “a perdu pour 1,2 million de voix, quand le vote blanc a passé la barre des deux millions de voix”, constate-t-il”.

En réponse à ses piques, toujours selon la rédaction du JDD, “Louis Aliot a dénoncé sur son blog une campagne “contre les électeurs patriotes de Marine Le Pen”, affirmant que Daniel Mach racontait “n’importe quoi”. Et de l’attaquer sur son bilan. Ou plutôt sur celui de Nicolas Sarkozy, estimant, par exemple, que “l’insécurité, l’immigration, le chômage et la précarité ne se sont jamais aussi bien portés que sous le gouvernement que Daniel Mach a soutenu”. Interrogé par leJDD.fr, il espère être présent au second tour, et table sur une triangulaire avec l’UMP et le PS (pour éviter que “certains ne se désistent et n’appellent à faire barrage contre le FN”) pour l’emporter. A l’en croire, “le terrain est favorable”. Il juge qu’il y a “un certain équilibre entre les votes PS, UMP et FN dans la circonscription” et rappelle qu’il s’était qualifié pour le second tour dans le canton de Perpignan 9 (Bas Vernet) en 2011. Louis Aliot espère profiter d’un “tassement” du vote UMP, “dont les électeurs sont démobilisés après la défaite de Nicolas Sarkozy”. Même si une victoire finale apparaît pour le moins compliquée”.

MAIS QUE DIABLE ALLAIT-IL FAIRE DANS CETTE GALèRE ?

Enfin, en soirée, c’est dans le talk-show de Laurent Ruquier (France 2) que Louis Aliot est apparu, pour s’installer dans le fauteuil réservé – toutes tendances politiques, artistiques et esthétiques confondues – au lynchage médiatique : les jeux du cirque version réactualisée, avec courses de chars (les cameramen), combats de gladiateurs (les invités), exercices d’équilibre et de domptage (les chroniqueuses), naumachies (mobilier de l’émission), gradins (le public), César (le maître de cérémonie)… et le fameux, l’incontournable podium (un fauteuil tendance Roche Bobois). Ah, bien sûr, et le chapiteau : France 2.

Un authentique marché de hire hare, offrant chaque samedi soir un charivari dont le remue-ménage, si l’on en croit l’audimat, ferait de plus en plus recette. De plus en plus “d’accros” se bousculeraient au portillon de Ruquier, malgré l’heure tardive. A l’évidence, c’est une success-story.

D’ailleurs, Laurent Ruquier ne s’est pas privé de rappeler – poliment mais fermement et avec beaucoup d’humour et de délectation – plusieurs fois à l’ordre “M. Aliot, vous êtes là, ici dans cette émission, parce que dans le cadre du Service public et de la campagne électorale on nous a obligé à vous inviter… Mais vous, vous n’étiez pas obligé d’accepter… D’ailleurs, si cela ne tenait qu’à moi,et si donc je n’y étais pas obligé dans le cadre du respect des règles imposées par le CSA, je ne vous aurais jamais invité… Si vous avez accepté, c’est aussi peut-être parce que vous connaîssez le succès de notre émission ?…”.

Mais c’est avec l’avocat-routard-des-assises-médiatiques, Me Eric Dupont-Moretti, “fils d’immigré” comme il a tenu à le souligner, que Me Louis Aliot a eu le plus de fil à retordre, tellement la passe d’arme verbale a été électrique, pour ne pas dire nucléaire !

Venu présenter son livre, “Bête Noire” (excellent bouquin au passage), co-écrit avec Stéphane Durand Soufflard (chroniqueur judiciaire au Figaro), Me Eric Dupont-Moretti n’a pas mâché ses mots face à un Me Louis Aliot qui ne s’est pas démonté.

Bref, pas facile de s’afficher FN et de défendre bec et ongles ses idées sur ce type de plateau télévisé et on se demande à chaque fois : “Que diable allait-il faire dans cette galère ?”.

En tout cas, comme dirait l’autre, “l’essentiel c’est qu’on a parlé de Perpignan chez Ruquier”… En bien, ou en mal ? Est-ce toujours là l’important ?… Alors, selon vous, “faire (de) la politique : un métier ou une vocation ?”.