(Vu sur la Toile))

 

« Honte à toi Libération » : Carla Bruni-Sarkozy fustige la une sur Sofiane Bennacer, le compagnon de sa sœur Valeria, accusé de viols
(Rédaction Le Figaro)
|

 

Le Figaro.- Il a été mis en examen en octobre, à Mulhouse, pour les viols présumés de deux de ses anciennes compagnes et des violences supposées à l’encontre d’une troisième. Sofiane Bennacer, l’acteur du film Les Amandiers, de Valeria Bruni-Tedeschi – sa compagne actuelle, entendue durant l’enquête – a en outre été placé sous le statut de témoin assisté dans le cadre d’une quatrième plainte dénonçant des faits de viol, avait révélé le Parisien, le mardi 22 novembre. Le comédien, désormais sous contrôle judiciaire, avait par la suite été radié de la liste des trente-deux révélations de la cérémonie des César.

Sofiane Bennacer s’était défendu sur son compte Instagram, soulignant que « s’il y avait la moindre preuve contre lui, pas de simples témoignages bidon », il serait « déjà en prison ». Mais depuis, le quotidien Libération a publié une autre enquête, ce jeudi 24 novembre, dans laquelle deux nouvelles femmes accusent le comédien de viols et de violences. Dans l’article qui occupe la Une du quotidien sous le titre « Le scandale des Amandiers », on apprend que l’équipe des Amandiers aurait été informée de certaines de ces allégations lorsqu’elle a engagé le comédien – ce qu’elle a depuis démenti -, et que la réalisatrice du film aurait invoqué la « présomption d’innocence » pour défendre Sofiane Bennacer.

Leçons de morale

Plusieurs professionnels du tournage, interrogés par Libération, accusent en outre Valeria Bruni-Tedeschi et la production d’avoir « protégé » l’acteur « en connaissance de cause ». Carla Bruni-Sarkozy, la sÅ“ur de la cinéaste, a pris la défense de cette dernière dans un post Instagram, partagé dans la même journée. Une publication dans laquelle elle reprend la Une de Libération, où apparaissent visage du comédien et le titre suivant : « L’acteur Sofiane Bennacer accusé de viols : le scandale des Amandiers ».

En légende du post, la chanteuse s’est fendue d’une tribune lapidaire, dans laquelle elle accuse le quotidien de ne pas avoir respecté la présomption d’innocence, « l’un des fondements de notre démocratie ». « Sans la présomption d’innocence toute justice est aléatoire, discutable, possiblement corrompue, a-t-elle écrit. Cela fait bien quarante ans que Libé nous donne des leçons de morale mais visiblement la présomption d’innocence lui est tout à fait étrangère ».

 

« Soutien absolu à ma sœur »

Avant d’ajouter : « Condamner à la Une d’un journal, de nos jours, c’est condamner tout court. C’est crucifier quelqu’un, sans même savoir ce qu’il en est vraiment. C’est bafouer l’un des fondements de nos démocraties. » L’artiste a assuré être « solidaire de toutes les femmes par principe (…), et acharnée pour défendre toute victime et son combat ». Elle a néanmoins estimé « que l’on ne soulageait pas la douleur des victimes en créant de nouvelles victimes de manière sauvage et aléatoire et tout aussi injustement ».

«Honte à toi @liberationfr : lorsque l’on crucifie quelqu’un sur sa Une sans savoir s’il est vraiment coupable on bafoue la démocratie », a-t-elle poursuivi. Carla Bruni-Sarkozy a par la suite exprimé ses regrets d’avoir acheté le quotidien, qu’elle a qualifié de « pauvre organe de l’establishment qu’il croyait combattre », d’«enseigne vide» et de « pauvre reste de gloire passée ». Avant de conclure : « Dans chacune de tes lignes, dans tes choix, dans ta charte, il n’y a plus que sectarisme, emprisonnement de la pensée et jugement suprême. Mon soutien total et absolu à ma sÅ“ur.»

Un point de vue partagé par Valeria Bruni-Tedeschi, qui a publié un communiqué en ce sens ce vendredi 25 novembre. « À ce jour tout le monde sait qu’il (Sofiane Bennacer, NDLR) n’a pas été jugé, et un tel procédé relève, selon moi, d’un pur lynchage médiatique, procédé très éloigné d’une volonté d’informer de façon objective et impartiale », a-t-elle écrit.

 

Des réactions mitigées

Si Tristane Banon a salué le post de Carla Bruni-Sarkozy – « Cette Une n’aurait de sens que si le jugement avait été rendu », a-t-elle commenté – Andréa Bescond, la réalisatrice des Chatouilles (2018), est allée à l’encontre de ce dernier. «@carlabruniofficial, un peu de respect pour les victimes ! a-t-elle lancé. Il y a des témoignages dans tous les sens sur les comportements violents de cet homme, quatre femmes portent plainte, il est mis en examen… La présomption d’innocence est extrêmement altérée pas par nous, ou @liberationfr mais par lui tout seul. »

(Source journal Le Figaro)