Christian Bourquin (PS), président de la Région Languedoc-Roussillon et vice-président du conseil général des Pyrénées-Orientales, vient d’adresser le courrier suivant à Mme Martine Aubry, 1ère secrétaire du Parti socialiste (lettre en ligne depuis hier matin sur le blog de Christian Bourquin)…
“Madame la Première Secrétaire, chère Martine,
Je t’écris une fois de plus. Cette lettre restera certainement sans réponse, sans un signal, comme celles que je t’ai adressées jusqu’à présent. C’est finalement ce qui doit caractérisée ta façon de diriger notre parti et j’ai bien évidemment de la difficulté à m’y résoudre : je veux évoquer cette absence de dialogue.
1- Lors des dernières élections régionales, mes 57 camarades et moi avons été exclus sans même que tu aies pris la peine d’en discuter au préalable.
2- Je suis devenu président de Région, tu m’as laissé un message téléphonique indiquant clairement que tu souhaitais réinstaurer le dialogue avec le Languedoc-Roussillon. Et depuis, à nouveau ce même silence.
3- La tutelle que tu as mise en place dans la Fédération de l’Hérault invoque sans cesse un rapport accablant contre Robert Navarro, ancien premier fédéral et actuel 1er vice-président de la Région. Or, là encore, personne n’a jugé utile de m’informer du contenu de ce rapport tenu secret, y compris pour m’en dire les contours.
4- Enfin, tu décides de porter plainte contre ce même Robert Navarro. Autour de cet acte à l’impact et aux conséquences importantes, là encore, pas un appel, pas un contact pour m’annoncer ce qui allait se passer ni m’informer des raisons précises qui t’ont poussées à prendre cette grave décision. Je ne porte pas de jugement sur le fond de l’affaire, que j’ignore, mais sur la forme : une fois de plus tu n’as pas pensé qu’il puisse être important de faire part de ce nouvel élément au président de Région, leader politique régional, au demeurant simple élu de province !…
5- Un mot aussi sur cette tutelle qui a pour mission la conciliation et qui ne sait pas discuter, qui ne fédère pas, qui ne concilie pas, qui n’as pas réuni d’assemblée générale depuis son existence ne sachant évidemment pas s’adresser aux militants de l’Hérault, qui travaille très très lentement au vu des récents prolongements de 9 mois. Cette tutelle fait d’actuels ou d’anciens directeurs de cabinet… Est-ce bien un modèle de fonctionnement, cette technostructure, pour les militants qui donnent tant à notre parti ?
6- Un mot pour finir sur ce PS de l’Hérault, sans cesse montré du doigt par ton environnement immédiat qui, par ses méthodes, t’a enlisée dans ce conflit. Il est dangereux de crisper ainsi l’opinion publique de tout un département qui compte 3% par son poids électoral en France. Pour moins que ça d’autres n’ont pas franchi le 1er tour de la présidentielle…
Ce vacarme médiatique est inapproprié à un parti qui souhaite diriger la France dans quelques mois. C’est ce qui m’amène à te faire part de ces 6 points de réflexion. Ces négligences et erreurs de comportement ou d’appréciation ne sont pas de bon augure pour l’avenir immédiat.
Mais… Ce matin, quelle satisfaction pour moi de voir qu’enfin tu prends une initiative allant dans le sens du dialogue ! J’ai en effet beaucoup apprécié la proposition parue dans la presse d’un membre de la tutelle, Christian Assaf, de venir me présenter le contenu du rapport et les raisons pour lesquelles deux plaintes sont déposées contre Robert Navarro. Proposition qui, je n’en doute pas compte tenu de l’étroite collaboration entre Solférino et la tutelle, a été dictée par toi.
Je serai bien évidemment ravi d’honorer ce rendez-vous, accompagné si besoin des autres membres de la tutelle. J’adresse d’ailleurs ce jour un courrier en ce sens à l’auteur de ces propos, dont tu trouveras ci-joint une copie.
Depuis un an, mon inquiétude se manifeste sur cette façon d’agir dans cette affaire depuis le début et aujourd’hui plus encore. Il est de ma responsabilité de président de Région de tout faire pour que les valeurs que je défends trouvent écho auprès des 2,5 millions d’habitants du Languedoc-Roussillon. Le Parti Socialiste porte ces valeurs. Je ne peux rester insensible à la grave détérioration de son image ici. C’est pour cela que je te dis et t’écris ces propos.
Restant à ton entière disposition, comme je le propose en vain depuis ton accession au poste de Première Secrétaire, je te prie de croire (…)”.