PERPIGNAN/ Agglo : N’est pas Machiavel qui veut… Ou l’effet boomerang d’une intrusion dans le jeu politique d’une commune voisine
par adminAT66 le Avr 15, 2014 • 7 h 55 min Aucun commentaireHier, à l’Hôtel-de-l’Agglo de Perpignan Méditerranée Communauté d’Agglomération, à l’occasion de la réunion du 1er Conseil communautaire rassemblant les 88 conseillers sortis des municipales des 23 & 30 mars derniers, Alain Ferrand (UMP), a t’il commis le faux-pas qui risque de lui être fatal ?
L’avenir le dira.
Si Alain Ferrand a pu se gargariser au soir du 1er tour des élections municipales de sa superbe et incontestable Victoire, acquise grâce à plus de 55% des suffrages exprimés qui se sont retrouvés sur son nom malgré la présence face à lui de pas moins de 4 listes (!) – dont une du Rassemblement Bleu Marine qui a tenté de capter la partie essentielle de son électorat traditionnel populiste – en revanche l’intrusion entre les deux tours de ces municipales du maire du Barcarès dans les affaires de la commune voisine Saint-Laurent-de-la-Salanque s’est soldée pour lui par un désastre, une aventure aventureuse qui par ricochet lui a explosé en pleine figure… et lui a surtout coûté son poste de vice-président de l’Agglo.
Mais que diable a t’il été faire dans cette galère !… poussé par des ambitions personnelles clivantes ?
Alain Ferrand doit ce matin s’en mordre les doigts et regretter, amèrement, sa “Mazarinade” dans le chef-lieu de la Salanque, qui a transformé sa victoire claire et nette du 1er tour des municipales en fiasco personnel. Car le gadin d’hier pourrait sonner le début de la fin de sa carrière politique, sur le sol roussillonnais en tout cas.
L’enfant terrible de la vie politique locale, l’empêcheur de danser en rond, habitué à jouer sur l’échiquier départemental comme s’il s’installait à une table de Blackjack, aura eu cette fois-ci la main trop lourde, se comportant comme un chien dans un jeu de quilles, ou comme un éléphant dans un magasin de porcelaine si vous préférez.
Sa légendaire habileté a fait plouf !
Il faut reconnaître qu’Alain Ferrand, déjà dans la campagne électorale qui a précédé ces municipales, avait fait fort, très très fort même. Par exemple, sur son blog, pour se justifier de sa “saine gestion locale” et clouer le bec à ses Opposants fidèles – aux rendez-vous électoraux comme dans la défaite – le maire du Barcarès a pris un malin plaisir à fustiger comparativement les taux d’habitation et de taxe foncière de communes… toutes dirigées par d’autres maires UMP comme lui : Leucate, Saint-Laurent-de-la-Salanque, Saint-Cyprien, Port-Vendres… et bien sûr Torreilles ! A chaque fois, il a choisi d’en (re)mettre une couche à des élus appartenant à sa propre famille politique. Bizarre-bizarre, non ?
Et ce n’est pas fini.
Hier, à l’Hôtel-de-l’Agglo, sans doute pour se venger de ne pas avoir été retenu dans la distribution des vice-présidences, Alain Ferrand a choisi de se présenter face au candidat UMP, Francis Clique, adjoint au maire de Canet-en-Roussillon, soutenu et présenté par le nouveau patron de PMCA, Jean-Marc Pujol (UMP), maire de Perpignan… En ligne de mire de cette confrontation, que cherchait réellement le maire du Barcarès : à régler ses comptes avec le représentant d’une commune qui abrite l’une de ses discothèques ?, avec un retraité de l’Administration fiscale ?… Langue au chat, tellement la démarche est surprenante, pour ne pas dire incohérente.
Ah oui, peut-être aussi parce que la 12ème vice-présidence que briguait Francis Clique était la première de la série à ne pas être proposée à un maire, mais à un adjoint, et que par conséquent Alain Ferrand s’est senti des ailes pousser pour revendiquer le poste et la fonction ès-qualité de 1er magistrat… Ce sera là , vraisemblablement, son axe de défense.
En tout cas, celui qui doit bien rire ce mardi matin de tout ce micmac, de tout ce méli-mélo, c’est probablement un certain Alain Got (UDI), nouveau maire de Saint-Laurent-de-la-Salanque, qui lui pour le coup a décroché le pompon en faisant d’une pierre deux coups : sortir le député Fernand Siré (UMP) de l’Hôtel-de-Ville de Saint-Laurent et empêcher Alain Ferrand d’être réélu à une vice-présidence de l’Agglo PMCA. Il a remporté la partie de poker, tout simplement. Les jeux sont faits !