La Ligue des droits de l’Homme 66 communique :
“Devant nous, six ans de résistance
M. Aliot a pris beaucoup de précautions pour ne pas mettre en avant son appartenance et ses références. Il n’a pas utilisé le logo du RN sur ses affiches, et il a fait une campagne sur le thème du rassemblement

 

Ce “rassemblement” a pris dimanche un pouvoir municipal qui avait été gangrené par une équipe depuis 35 ans à la tête de Perpignan, et qui a réalisé de très mauvais résultats dans le vivre ensemble, la convivialité, l’emploi, la solidarité, la qualité de l’air, les mesures écologiques… Elle a fait le choix des zones commerciales pléthoriques, en abandonnant les quartiers populaires, excepté une présence policière municipale brutale.

Ces anciens élus ont instrumentalisé la peur et ont pratiqué une surveillance généralisée et durable de la population. En surfant sur les mêmes vagues populistes, M. Aliot a su se faire accepter par un électorat libéral et conservateur et par ceux qui se focalisent sur l’insécurité réelle ou ressentie qu’ils subissent dans une ville extrêmement pauvre et clivée par de très fortes inégalités entre les quartiers.
M. Aliot porte les “valeurs” d’un parti d’exclusion, et la sécurité et le rétablissement de l’ordre seront bien sûr ses priorités, alors que c’est la fracture sociale et la précarité qui sont les sources de cette insécurité. Rappelons aussi que le parti de M. Aliot est contre l’avortement et le mariage pour tous, hostile à l’égalité des droits des personnes LGBTI – comme à d’autres minorités françaises.
En tout premier lieu, nous nous opposerons à la prise d’otage de la figure du philosophe Walter Benjamin, dans la volonté de M. Aliot de rouvrir le “centre d’art Walter Benjamin”, aujourd’hui fermé, pour en faire un lieu “dédié à la création et au devoir de mémoire”. Mémoire… comment oublier que M. Aliot n’a jamais réfuté les thèses révisionnistes de militants du Front National, sombre miroir des mouvements politiques qui ont contraint W. Benjamin à fuir son pays parce que juif et opposant aux thèses nazies, ce qui l’a amené à se donner la mort sur la côte catalane.
La Ligue des droits de l’Homme restera vigilante à court et moyen terme sur les mesures qui seront annoncées par la nouvelle municipalité, car celle-ci veut prendre exemple sur Béziers, et nous fait craindre un affaiblissement des initiatives citoyennes et culturelles qui forment un maillage indispensable à la vie en commun.

Perpignan possède une grande richesse, c’est sa vie associative vivante et ses collectifs solidaires pour la défense des droits et libertés, qui nous l’espérons seront une opposition ferme et sans concession”.