Ci-dessous nous publions l’intégralité du discours prononcé hier matin lors de l’inauguration de la 31e édition du festival international du photojournalisme VISA pour l’Image-Perpignan, par Agnès LANGEVINE (EELV), vice-présidente de la Région Occitanie/ Pyrénées-Méditerranée. Discours qui figure d’ailleurs sur le Facebook de l’élue

 

Un discours qui mérite le titre très convoité en cette période, à six mois des prochaines élections municipales (mars 2020), de “discours le plus démago” l’année 2019, jusqu’ici… et ce à tel point que la vice-présidente de la Région a même été huée. Si c’est ainsi qu’elle pense sauver le monde, et plus particulièrement la ville de Perpignan, alors autant le dire de suite : “on est mal barrés !”.

 

La Rédaction.

 

 

 

“31e édition du Festival international de photojournalisme #Visa pour l’image #Perpignan

Outre la qualité et la richesse de la programmation, et je salue le travail de toute l’équipe, la Région est très attachée à la dimension pédagogique de l’événement avec + de 11 000 scolaires accueillis en 2018 ainsi qu’à sa politique de gratuité qui, depuis l’origine du festival, permet à tous les publics un accès permanent aux expositions . Nous savons en effet la nécessité d’éduquer à l’image mais aussi de transmettre le goût de la photographie, et pourquoi pas éveiller de nouvelles passions, susciter des vocations.

C’est aussi cela VISA, nous montrer de ce métier – ce métier de photojournaliste – sa noblesse, son engagement, son courage, son éthique, ses risques, ses prises de position, sa liberté et malheureusement ses drames – je pense bien sûr plus particulièrement à Camille Lepage décédée en 2014 en République centrafricaine, à 26 ans, à Rémi Ochlik, disparu en 2012 à Homs, à 29 ans.

Un métier à défendre dans de très nombreux pays, vous les listez dans votre éditorial, mais également ici en France. Nous avons toutes et tous en tête des images de journalistes bousculés, molestés, insultés, privés de leur matériel il y a quelques jours encore à Biarritz, lors du sommet des « Grands » de ce monde, le G7.

Un métier dont l’exercice et le degré de liberté nous renseigne sur l’état de la démocratie.

Un métier qui embrasse le monde dans toute sa diversité, ses horreurs comme ses moments de grâce, ses fêlures.

Un métier enfin qui oriente notre regard pour mieux le fixer sur la réalité du monde.

Et c’est là je crois toute la force de VISA pour l’image, par votre travail de sélection, cher Jean François Leroy, vous nous donner à voir, du plus lointain au plus proche, notre propre part d’humanité – mais j’aurai pu dire aussi notre part de barbarie – avec l’espoir d’entrevoir un autre horizon.

Très certainement, après la visite que vous nous ferez des expositions, je me demanderai une nouvelle fois si tout est foutu ou si nous pouvons encore sauver le monde et comment !

Les violences flambent partout, les inégalités explosent, l’esclavage se porte toujours aussi bien, les populistes grondent et sont aux portes du pouvoir chez nous à Perpignan, la planète se meurt, l’Amazonie brûle, les catastrophes climatiques s’accélèrent, les animaux sauvages disparaissent, les autres dits domestiques sont maltraités … c’est à ce vertige écrasant d’un libéralisme toujours plus prédateur de ressources et de libertés que vous nous confrontez une fois encore.

Mais nous avons le choix, le choix de voir encore et toujours dans chaque victime un être vivant, un être qui résiste au désastre et qui fait preuve d’une incroyable capacité de résilience et d’action”.

 

Agnès LANGEVINE,

vice-présidente de la Région Occitanie/ Pyrénées-Méditerranée.