En fin de semaine dernière, nous apprenions par la plume de Jean-Jacques Sarciat, le correspondant perpignanais du site montpelliérain L’Agglorieuse, que Louis Aliot (RN), maire de Perpignan, décidait de se séparer subitement de son Directeur de cabinet, Stéphane Babey, son plus proche confident. Rien, absolument rien, ne laissait présager une telle sortie, une telle issue entre les deux hommes, un tel dénouement… pas même un souffle de rumeur en terrasse de Chez Espi, sur le quai Vauban à Perpignan où coule la Basse (l’eau va toujours dans la rivière – proverbe français), et où traditionnellement pourtant la tramontane ne se prive pas de boucaner l’atmosphère en charriant ouï-dire et potins. Ce fut donc surprise sur prise, comme à la télé, mais dans la réalité.

 

Sauf que, on ne se débarrasse pas comme ça d’un Directeur de cabinet, par un simple claquement de doigts ou en l’occurrence, plus plausiblement certainement, par une lettre de démission dictée par “une rupture de confiance”. La vox populi n’en croit pas un mot. Elle estime que Stéphane Babey a été limogé “pour des faits qui ne peuvent qu’être graves”.

Après avoir donc porté le sieur Babey au pinacle, dans le cadre de leur collaboration étroite – et contre l’avis de plusieurs personnalités, d’amis, sans oublier plusieurs élus contestataires -, Louis Aliot finalement s’en débarrasse. A cause, officiellement, d’une “rupture de confiance” (dixit le maire de Perpignan au journal L’Indépendant).

Depuis quelques jours maintenant, semble se dessiner en interne une sorte de jeu de chaises musicales, qualifié de “Tournez manège des suspensions”, au sein de l’équipe municipale.

Au-delà des échos de la Savane catalane, entre bourdonnement médiatique et racontars véhiculés par les habituels experts en tintamarre, trois questions se posent.

Trois questions auxquelles Louis Aliot ne pourra pas échapper : quels sont les faits qui sont reprochés à Stéphane Babey ? Quand le maire de Perpignan a-t-il pris connaissance des agissements de son Directeur de Cabinet qui ont conduit à sa chute ? Enfin, Louis Aliot a-t-il saisi la justice en temps utile et “sans délai”, comme le précise dans pareil cas – s’il s’avère bien sûr que les faits sont graves -, l’article 40*.

En attendant, “l’affaire Babey” – qui fleurit sur la scène nationale, jusque dans la presse “pipole”, le magazine Gala ayant titré hier : “Marine Le Pen remplacée par Louis Aliot au RN ? ça commence mal pour son ex!” -, est un cailloux plus qu’encombrant dans la chaussure de Louis Aliot. Peut-être en saura-t-on davantage demain samedi 27 août, lors de sa rentrée politique chez son voisin et ami Gilles Foxonet, à Baixas ?…

 

L.M.

 

 

*Article 40 : version en vigueur depuis le 10 mars 2004 ; modifié par Loi n°2004-204 du 9 mars 2004 – art. 74 () JORF 10 mars 2004. Le procureur de la République reçoit les plaintes et les dénonciations et apprécie la suite à leur donner conformément aux dispositions de l’article 40-1. Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs.