Me Louis Aliot, vice-président du FN, conseiller régional des P-O, tête de liste Perpignan Ensemble (Rassemblement Bleu Marine), nous communique avec prière d’insérer :
– “Suite aux nombreuses réactions suscitées par notre communiqué concernant l’abattoir, nous tenons à apporter les précisions suivantes.
Un certain nombre de petits malins tentent très maladroitement de faire passer notre réaction pour de la « xénophobie » sans connaître manifestement, ni la loi de 1905, ni nos propositions en la matière.
Sur la loi de 1905 et contrairement à ce que nous avons pu lire dans un journal local, l’entretien par l’Etat des églises érigées avant 1905 est directement la conséquence de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat. Il n’y a aucun passe-droit.
Le problème est ailleurs. L’argent public n’a pas à subvenir aux besoins d’un culte quel qu’il soit et les règles religieuses n’ont pas à s’imposer à la sphère publique.
Or dans le projet de l’abattoir de Perpignan, et nonobstant toutes les précisions utiles que nous sommes en droit d’attendre, la référence à une orientation religieuse symbolique pose problème.
Pourquoi cette référence sur les plans à l’orientation vers la Mecque sinon pour bien démontrer qu’il respecte les normes religieuses de ce culte ?
Personne ne conteste aux musulmans le droit de suivre les prescriptions de leur religion pour peu qu’elles ne soient pas imposée aux autres d’une manière détournée et qu’elles respectent la Loi.
Rien de plus de plus facile puisque même le recteur de la mosquée de Paris a expliqué que rien ne s’opposait à l’anesthésie, à condition que celle-ci ne tue pas l’animal avant le sacrifice et que c’était aux autorités publiques (donc l’Etat républicain) de définir la réglementation susceptible de s’imposer dans la pratique de l’abattage rituel ?
Le problème est en fait un problème de « compatibilité » et d’investissement au sens comptable du terme :
–                    La compatibilité d’abord car l’islam impose des règles qui sont « intangible s » qui s’imposent à l’abatage rituel et sont insusceptibles de changement : l’orientation de la bête, la présence d’un sacrificateur agréé qui perçoit une taxe et l’utilisation d’une partie seulement de la bête font partie de ces obligations.
–                    D’investissement ensuite, parce que les viandes ne peuvent être mélangées et que certaines bêtes sont proscrites (le porc). La facilité a donc consisté à « halaliser » l’ensemble, c’est-à -dire à suivre les préceptes islamiques pour l’abatage tout en irriguant le marché de ce type de viandes. Ainsi le développement du « halal » toujours plus important devenait très rémunérateur et l’incorporation sur le marché « conventionnel », si nous pouvons dire, des parties de viandes non acceptées par le culte musulman, une facilité commerciale. En effet, près de la moitié des carcasses d’animaux tués pour la filière « halal » terminent dans la filière traditionnelle car jugés impropres à la consommation des pratiquants. En 2011, le ministère de l’agriculture, reconnaissait que « 10 % à 12 % des bovins et 75 % des ovins étaient abattus selon cette pratique ».
Le premier problème qui se pose est l’étiquetage. Nous souhaitons que les viandes soient étiquetées et que leur traçabilité soit effective. Comme pour leur provenance, nous voulons l’apposition sur les emballages du type d’abatage. D’ailleurs de nombreux musulmans souhaitent cet étiquetage clair du mode d’abattage afin de lutter contre le « faux-halal ». Le consommateur a le droit de savoir ce qu’il mange ; le croyant aussi !
Le second problème est d’ordre financier car la séparation des chaines d’abatage couterait plus cher et demanderait des aménagements spécifiques plus couteux. Par ailleurs, la destruction ou le recyclage dans d’autres filières des parties des carcasses non consommables par les pratiquants auraient aussi un coût. C’est un problème dont il faudrait discuter avec les professionnels de la filière et les pouvoirs publics.
La facilité, là encore et sans le dire, a été de vouloir construire ce bâtiment selon des indications religieuses « intangibles », mais intangibles pour une minorité religieuse qui ne doit pas influencer la sphère publique.
Bref, et pour résumer, les non-musulmans consomment des produits « halal » sans le savoir et sans le vouloir ! Ce n’est pas stigmatiser une population ou une religion, c’est un fait et un problème d’ordre public. Il n’y a rien de xénophobe dans cette analyse mais simplement le respect d’une laïcité élémentaire.
Le culte musulman est un culte reconnu par la Loi, mais pas au dessus des lois, ni en dehors. C’est ce que souhaitent d’ailleurs beaucoup de musulmans respectueux de la république et de nos lois, pris entre l’intérêt de quelques-uns et les impératifs de quelques-autres.
Ce n’est pas à la loi de s’adapter, c’est au culte et puisque certaines de ses règles le lui interdise, il devra s’orienter vers l’abatage « halal » légal, mais sans conséquence sur le reste de la filière tant dans la construction, que dans la distribution des viandes”.