Communication de l’association Protection & Maintien du Cadre de Vie (PMCV), suite à la réunion publique qui s’est tenue le lundi 13 avril dernier, à l’Hôtel de l’Agglo Perpignan Méditerranée et concernant le nouveau tracé d’une Ligne à Grande Vitesse sur la Plaine du Roussillon…

 

TRACE TGV – REACTIONS PMCV AU 13-04-2015

1- ANNEES 1992-2012: LE CONSTAT

Mise en place du tracé Rivesaltes-Le Soler en Projet d’intérêt Général (PIG 1995). Avancement des travaux : tunnel sous les Albères et création de la ligne TGV PERPIGNAN-BARCELONE.

Durant cette période de 20 ans, nous constatons qu’aucune structure environnementale, pour préparer l’arrivée du TGV sur la ligne Rivesaltes – Le Soler, n’a été créée.

Au contraire, sur la ligne classique, on transforme la gare de PERPIGNAN en gare TGV et on rénove totalement la gare historique. Parallèlement, sur la zone ST CHARLES, on réalise l’extension de la plateforme ferroviaire.

Ces investissements ont un coût global de plus de 50 millions d’euros et n’ont pu se réaliser sans la participation de RFF-SNCF, de l’Agglomération de Perpignan Méditerranée et du Conseil Général des P.O.

A ce jour, le fonctionnement de ces structures génère un déficit annuel que les citoyens doivent assumer.

Pour information, ainsi rénovée, les infrastructures de la Gare de Perpignan sont au niveau de celles de Montpellier dont le trafic est bien supérieur. Cette évolution explique la mise à l’écart définitive de la gare de Rivesaltes malgré un emplacement appelé « à réserver » dans le projet.

2 – 2012-2015 NOTRE ANALYSE sur l’intérêt de la création de cette section Rivesaltes – Le Soler : En fonction de l’évolution des années 1992-2012, ce tracé n’offre plus aucun intérêt pour PERPIGNAN et le ROUSSILLON car en l’état du dossier, SNCF Réseau donne un droit de passage européen en Roussillon, sans aucune contrepartie, si ce n’est celle de regarder passer les trains.

Les incohérences de RFF Réseau en réunion du 13 avril 2015 :

Dans sa présentation européenne du projet, M. Edouard PARANT annonce que la quasi-totalité des TGV voyageurs passeront en Gare de PERPIGNAN. La question qui vient immédiatement à l’esprit est la suivante :

Pourquoi ce tracé en plaine du Roussillon ?

Réponse de M. PARANT: Pour le trafic fret international.

Tout est dit, nous sommes fixés.

Analysons ces situations

A – LIGNE GRANDE VITESSE (LGV) – voyageurs :

Nous rappellerons l’intervention habituelle de M. Edouard PARANT depuis 3 ans, entendue encore dernièrement au COTHECH du 19-09-2014 : M. PARANT souligne que les «études de trafic montrent bien qu’il est nécessaire et utile de réaliser des arrêts à Perpignan, car les entreprises ferroviaires ont besoin de clients pour remplir leurs trains ».

Alors comment croire en ses propos, car si les entreprises comptent sur Perpignan pour remplir les trains, ils déchanteront rapidement et prendrons leur disposition en conséquence.

Nous, citoyens des P.-O., nous affirmons que nous avons besoin de la destination Perpignan pour exister sur la ligne internationale et faire affluer les touristes dans la région.

Tout nous laisse donc à penser que, s’il se réalise, le tracé Rivesaltes – Le Soler sera mixte et que la majorité des TGV voyageurs passeront sur ce tracé en évitant ainsi la Gare de PERPIGNAN.

Cet aspect est très important car pour Perpignan, le flux de voyageurs sera au niveau actuel donc sans incidence bénéfique touristiquement. Pour preuve, des voix s’élèvent régulièrement pour affirmer que si les TGV passent à PERPIGNAN, ils perdront 20’ sur un trajet PARIS-MADRID. Il s’agit d’une fausse information : ils ne perdront que 7 à 8 minutes entre la décélération, l’arrêt et le redémarrage. En voici la démonstration simple :

Le TGV PERPIGNAN-BARCELONE met 1 H 20’ sur une voie 100% TGV mixte, si l’on tient compte d’une distance de l’ordre de 195 km à une vitesse de 200 km/heure, soit 58’ de temps trajet à la vitesse maxi actuelle d’un TGV sur voie mixte, il reste 22’ soit 7-8’ de perte de temps par gare.

Alors oui, un PARIS-MADRID, un AMSTERDAM-MADRID, un MILAN-MADRID etc. perdront 7-8 minutes à PERPIGNAN, mais la DESTINATION PERPIGNAN-ROUSSILLON existera et les voyageurs pourront y descendre.

De plus, cette solution permettra pour les usagers de la région :

• une meilleure tarification SNCF,

• une pluralité de destinations,

• un meilleur choix d’horaires

Et pour Perpignan de rester un point central entre nos trois métropoles Montpellier, Toulouse et Barcelone.

Par ailleurs, compte tenu que ces trajets internationaux ne pourront jamais être compétitifs en termes de comparaison de temps avec l’avion, nous ne voyons pas le problème de cet ajout de 8’ de trajet.

B – LE FRET – TRAINS DE MARCHANDISES

Malgré le tracé Rivesaltes – Le Soler, tout le trafic ferroviaire de St-Charles continuera de passer dans les deux sens en Gare de PERPIGNAN car aucun raccordement ne permet d’accéder ou de quitter la plateforme ferroviaire dans le projet. En conséquence, ce tracé ne sert strictement à rien pour la plateforme et le Roussillon. On peut saluer le courage et le cynisme de M. Edouard PARANT en visite en Roussillon : «(…) il servira pour le fret international ».

Confirmation que ce secteur du tracé sera bien une cicatrice de 15 km sur notre territoire pour un droit de passage 100 % en faveur du fret international tout en permettant aux TGV voyageurs d’éviter la Gare Centre.

En terme économique aucune retombée sur le Roussillon, en terme d’étude de trafic des incertitudes et des incohérences, en effet les chiffres actuels annoncés : 29 trains aujourd’hui,

10-15% d’augmentation prévue à terme soit 33 trains contre 200 sur le projet ?

Que penser ?

4 – LA VARIANTE « CONTOURNEMENT DE PERPIGNAN »

Dans le cadre de ces incertitudes, l’association PMCV, présente un tracé de substitution «Contournement de Perpignan » de 4 km pour les trains de marchandises afin de conforter le choix de la ligne classique.

Ce tracé a fait l’objet d’une demande auprès de SNCF-Réseau qui s’entête à présenter un tracé différent pour le dévaloriser, tout en reconnaissant malgré tout une économie financière de 350 millions d’euros sur cette étude.

Nous ne reviendrons pas sur le parcours rocambolesque de l’étude de cette variante, qui après plus de six mois d’attente nous a été remise en réunion préfectorale seulement le 8 avril dernier. Etude réalisée sans véritable concertation, suivie lors de la réunion du 13 avril d’une présentation caricaturale sans montrer la réalité du tracé arrêté par SNCF Réseau, qui aurait permis à l’assemblée de constater les incohérences de cette étude, suivie d’un verdict sans appel acté dès l’origine de l’étude.

En effet, pour cette étude SNCF Réseau exige un passage 100 mètres de large alors qu’à l’arrivée de la ligne classique sous l’aéroport l’emprise est de 24 mètres (fig. 1) et à la sortie de Perpignan la nouvelle ligne mixte TGV BARCELONE représente une emprise de 54 mètres (fig. 2). Pour rappel, le passage proposé par PMCV, avec une incidence très faible sur la Zone St-CHARLES est de 57-59 mètres. (fig. 3-4). Cherchez l’erreur…

Pour l’électrification, SNCF- Réseau oublie l’alimentation possible par le parc collé à la plateforme ferroviaire (fig.5) ainsi que le mas Bruno à moins de 200 mètres du tracé (fig. 6). Que d’impossibilités techniques !

Alors qu’on le rappelle aujourd’hui, les structures de notre gare sont au niveau de celles de Montpellier. Gare qui dans le cadre du tronçon Nîmes-Montpellier fait l’objet actuellement d’un combat citoyen face aux décisions imposées par SNCF Réseau.

Conclusion : Une étude sans concertation ne peut être opposable en l’état à la population.

5 – PMCV et LES ELUS

Lors de la réunion du 13 avril certains sous-entendus politiques nous ont été adressés alors que notre association, animée par des bénévoles, est à but non lucratif, aux services des citoyens et apolitique.

Il est bien évident que pour un tel projet nous nous devions de contacter et interpeller nos élus, nos institutions pour faire avancer notre action ensemble car si nous avons besoin de nos élus, nos élus ont aussi besoin de nous pour porter le projet face à SNCF Réseau.

Nous rappelons notre action :

Depuis l’été 2012, nous avons été reçus, écoutés mais pas toujours suivis par la quasi-totalité de nos élus. Nous avons essayé de faire circuler au mieux l’information auprès de nos concitoyens en organisant des réunions, des manifestations publiques qui ont toutes étaient suivies par la population et les médias.

Notre action a toujours été fortement soutenue par les maires du Soler, Baho et Peyrestortes, suivis par leurs collègues des communes voisines sans toutefois réussir à créer un réel collectif autour du projet.

Au niveau de nos institutions territoriales, M. CALVET Sénateur Maire du SOLER pour l’Agglo Perpignan Méditerranée et M. Elie PUIGMAL Conseiller général du canton pour le Conseil Général ont été également présents à nos côtés.

Notre seul regret est que tous nos contacts n’aient pu se concrétiser dès 2012 en débat public au sein de nos institutions territoriales que sont l’Agglo Perpignan Méditerranée et le Conseil Général pour débattre et faire avancer collectivement les réflexions. Nous imputons cette impossibilité au marquage politique des deux leaders du département durant cette période qu’étaient alors Messieurs ALDUY et BOURQUIN et à leur volonté de suivi personnel du dossier.

Depuis décembre dernier nos communiqués de presse n’ont pas épargnés nos élus, les titres en témoignent :

ELUS réveillez-vous ?, TRACE TGV EN ROUSSILLON grand débat public, LES ELUS ont-ils vendu le Roussillon à l’EUROPE ? QUI pour s’opposer à SNCF Réseau ? QUAND la SNCF déraille ? Etc. etc.

De plus, nous sommes intervenus au sein des réunions politiques lors des élections départementales sur le canton 14 pour rappeler aux candidats la problématique du tracé TGV en Roussillon.

6 – AUJOURD’HUI

Nous soutenons la prise de position lors de la réunion du 13 avril dernier, de M. Jean-Marc PUJOL, maire de Perpignan, Président de l’Agglo Perpignan Méditerranée sur le renforcement de la ligne actuelle en rejetant le tracé SNCF Réseau sans aucun intérêt pour notre économie. Nous avons alors constaté la surprise et la réserve de Mme Hermeline MALHERBE, Sénatrice, Présidente du Conseil Général, face à cette position et nous espérons rapidement connaître la position du Conseil Général nouvellement installé face à ce projet car SNCF-Réseau représente la puissance publique que seules des décisions politiques fortes pourront infléchir. Nous réfutons les arguments présentés par M. Louis ALIOT, député européen dans la presse de ce vendredi 17 avril, qui devrait prendre connaissance du dossier sur notre secteur.

La solution de notre variante «contournement de Perpignan » pour les trains de marchandises peut venir en complément de cette position, toutefois dès à présent, la décision prise par M. Jean Marc PUJOL, sauvera l’économie du Roussillon, valorisera la Gare TGV «Centre del Mon», le parc ferroviaire de St-Charles, évitera la création d’une cicatrice complémentaire de quinze kilomètres sur notre territoire, les nuisances d’une ligne mixte, la mort annoncée de trois villages, en faisant une économie financière de plus de 500 millions d’euros tout en respectant l’Europe.

Une fois les positions clarifiées, il ne restera plus qu’à l’équipe de SNCF Réseau de rechercher les solutions d’exceptions dans les règlements européens afin d’intégrer notre position commune pour la faire valider par le Ministère, au lieu de vendre un produit préfabriqué sous couvert d’une concertation emballée dans une démocratie de façade qui n’a que faire de notre territoire.

Ce mardi 28 avril à 18h, au sein de la salle des fêtes de Salses venez participer à la dernière réunion publique organisée par SNCF-RESEAU sur le tracé du TGV en Roussillon.

SITE INTERNET : TGV-roussillon.fr mail : pmcv66@gmail.com

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