Visite du centre pénitentiaire de Perpignan : Carla Muti, conseillère départementale (RN) : « on ne peut traiter un problème sans s’attaquer à ses causes »

 

-“Le 31 janvier dernier, j’ai demandé à visiter le Centre pénitentiaire de Perpignan, visite qui s’est avérée fort instructive et intéressante. Je remercie d’ailleurs la Direction et l’ensemble du personnel et membres de syndicats pour leur accueil et nos échanges qui m’ont permis d’en apprendre beaucoup sur ce milieu.

La surpopulation carcérale est un problème majeur, notamment à Perpignan, où de nombreuses cellules (9m² environ) sont partagées par trois détenus (lits superposés + 1 matelas au sol), en particulier au sein de la Maison d’Arrêt Hommes (taux d’occupation 260 %). Il s’agit de l’une des problématiques les plus connues et médiatisées. Bien qu’il soit essentiel de trouver des solutions techniques aux conséquences de la hausse des incarcérations, il convient de s’interroger sur ses causes sociales.

Certaines réponses à mes questions n’ont fait que confirmer l’impuissance et le manque de volonté des politiques publiques appliquées jusqu’à maintenant :

  • La pauvreté et la précarité, sans surprise, sont des facteurs communs à de nombreux détenus.

 

  • Nombre d’entre eux sont issus de milieux familiaux difficiles ou placés dans le cadre de la Protection de l’Enfance, démontrant à la fois l’importance du cadre et de l’investissement familial dans la construction d’une personne et sa capacité à s’intégrer correctement dans la société, mais aussi l’incapacité (due à de nombreuses incohérences législatives et au manque de moyens alloués aux services de la Protection de l’Enfance) de nos services sociaux à prendre en charge correctement et offrir un cadre suffisant aux enfants qui leur sont confiés.

 

  • Le taux élevé de détenus souffrant d’addiction(s) (tabac, cannabis et shit essentiellement) et le nombre croissant de détenus souffrant de maladies psychiatriques. La corrélation entre l’usage de stupéfiants et déclanchements de troubles et maladies psychiatriques (en particulier schizophrènes, bipolaires et dépressifs) chez les individus n’est plus à démontrer. Cela prouve, une fois de plus, que la lutte contre le trafic de stupéfiants et la prévention de leur consommation (et pas leur légalisation) sont des enjeux majeurs face à l’insécurité, la lutte contre la délinquance, et de santé publique.

Rien ne justifie les mauvais choix de vie de certains de nos concitoyens, mais on ne peut nier l’existence de ces dénominateurs communs à la favorisation de la délinquance et du crime. Ces mêmes dénominateurs doivent faire l’objet de politiques publiques particulièrement ambitieuses, avec des budgets alloués en conséquence afin de combattre ce mal social à son origine.

En attendant, j’apporte mon entier soutien à l’ensemble du personnel pénitentiaire français qui subit ces manquements au travers de ses conditions de travail, impactées par cette surpopulation carcérale et les problèmes qui en découlent”.

 

Carla Muti, conseillère départementale (Perpignan 5 – Canohès)