Parce qu’il n’avait pas programmé pour la 30ème édition du Festival international du photojournalisme, Visa pour l’image (du 1er au 16 septembre prochains à Perpignan), une expo-photos sur les événements qui ont toujours lieu en Catalogne espagnole, le directeur du festival, Jean-François LEROY, avait dû essuyer logiquement les foudres de groupuscules catalano-catalanistes des Pyrénées-Orientales qui n’ont pas manqué, parfois d’une manière virulente, de dénoncer son manque de professionnalisme, tout au moins de rigueur et de sincérité, etc.-etc., dans cette affaire.

Au final, on apprend donc que pendant le festival, dans le cadre du cycle de conférences, il y aura bien une soirée d’échanges consacrée à la Catalogne espagnole (grâce notamment aux experts perpignanais Raymond BRUNET et Me Pierre BECQUE), avec vraisemblablement une visio-conférence en duplex avec Bruxelles (Belgique) qui permettra au fugitif Carles PUIGDEMONT, qui a autoproclamé en octobre dernier la République Catalane, de s’exprimer… à défaut de pouvoir venir le faire physiquement sous le soleil du Roussillon (car en vertu d’accords bilatéraux entre Paris et Madrid il risquerait d’être immédiatement mis aux arrêts et extradé en Espagne).

Reste que la décision prise par Jean-François LEROY qui aurait céder “sous influence” aux chants des sirènes catalanistes – en tout cas c’est ainsi que l’interprètent certains élus des P-O – ne manquera pas d’interpeller une partie de l’opinion. Car si les faits étaient confirmés, dans un pays, la France, qui se veut régulièrement donneuse de leçons en matière de Droits de l’Homme et de transparence médiatique, on imagine mal ensuite les journalistes habitués chaque année à se réunir en conclave à Perpignan, dans le cadre de Visa pour l’image, condamner l’exercice de leur métier “sous pression” en Russie, Turquie… Leur parole, leurs écrits, leurs clichés, pourraient alors manquer de crédibilité. Pour le moins… Puisque à Perpignan-La-Catalane un directeur de festival ne semble plus pouvoir maîtriser sa programmation en toute indépendance et neutralité… sauf à agir sous la menace des lobbys ? On vit vraiment une drôle d’époque.