*par Claude Barate, universitaire, député honoraire

 

L’actualité française est malheureusement trop riche. Elle porte sur la situation dramatique du monde agricole, en même temps que sur la censure du Conseil Constitutionnel. Dans les 2 cas, elle pose un problème politique majeur au gouvernement.

 

D’abord le problème agricole

Il résulte pour l’essentiel :

– de la faiblesse, voire de la complaisance, des gouvernements français, par rapport à la politique d’ouverture économique de l’Europe.

– de la bêtise de certaines normes dites écologiques qui n’ont d’autre motivations que satisfaire quelques écologistes, qui ne connaissent rien au monde agricole dont ils se moquent.

Accepter des importations de produits étrangers qui ne respectent pas les normes qu’on impose aux européens est illogique et insupportables, sauf à comprendre que les responsables européens défendent d’abord des intérêts particuliers, au détriment de l’agriculture européenne, peut-être en faveur des industries dont l’allemande ?

Accepter, voire promouvoir des normes supérieures en France par rapport aux normes européennes, cela justifie la bureaucratie française et quelques écologistes, mais c’est se tirer une balle dans le pied. Par ailleurs, en même temps, c’est s’éloigner d’un marché unique européen et de la souveraineté alimentaire européenne.

Les erreurs allemandes sur la suppression de l’énergie nucléaire et la mise en dépendance de ce pays par rapport au gaz russe ne sont-elles pas suffisamment explicites ? Faut-il persévérer ?

Alors pour répondre à la demande du monde agricole et à la recherche de l’intérêt de la France, au-delà des mesures de soutien immédiat proposées par le gouvernement, je demande que la France adopte une loi immédiate et défende au plan européen une directive.
La loi devra indiquer que toute norme française plus contraignante que la norme européenne est abolie. Elle précisera que sont supprimées les bureaucraties françaises correspondantes.
La directive européenne devra préciser que nul produit ne peut être importé en Europe, s’il ne respecte pas les normes européennes. Et ces normes devront être validées par le parlement européen.

Ensuite le problème de la censure par le Conseil constitutionnel

Celle-ci a porté sur environ 40% du texte. Ne voulant pas se positionner sur la constitutionnalité du fond des textes censurés, le Conseil Constitutionnel s’est défaussé en déclarant que les textes que le Président souhaitait voir censurer, étaient « des cavaliers législatifs ». Ainsi le Conseil a censuré la forme mais pas le fond.

Mais à qui le Conseil peut-il faire croire, que les amendements ainsi censurés, n’ont aucun lien avec le texte même du projet de loi étudié sur la maitrise de l’immigration et sur celle de l’intégration.

En tous cas les juges, quoique que s’en défende leur président Laurent Fabius, ont interdit aux parlementaires de légiférer sur un des sujets majeurs pour le pays.

En fait, ces juges ont voulu, par une vision rétrécie de l’art 45 de la constitution sur les cavaliers législatifs, barrer la route au durcissement du texte porté par la majorité sénatoriale. Ils ont ainsi conforté la position du président de la République, au détriment de la volonté d’une très grande majorité du peuple français qui soutient le texte renforcé à près de 75%.

Cette victoire à la Pyrrhus, apporte désormais aux formations politiques qui le défendent, la preuve, s’il en été besoin, que seul un référendum peut faire prévaloir la volonté du peuple.

Cette opération laisse un sentiment de rejet, lorsque on sait qu’un ancien ministre socialiste, aujourd’hui président de la Cour des Comptes, Pierre Moscovici, a retardé volontairement, pendant la durée du débat sur la loi d’immigration au Parlement, la publication d’un rapport sur les faiblesses de la lutte contre l’immigration, alors que son devoir est au contraire d’éclairer les pouvoirs publics.

Maintenant, c’est un ancien premier ministre socialiste, Laurent Fabius qui interdit aux parlementaires de légiférer librement sur le même thème, pendant que l’ensemble de la gauche s’oppose à un recours au suffrage universel. Qui a peur du peuple ?

Le plus inquiétant, c’est que l’ensemble de la gauche vienne au secours de la vision mondialiste du président Macron et de la Commission européenne, qui n’a d’autre souci, que celui du développement des échanges internationaux, dans lequel les nations n’ont aucune importance.

Il est d’ailleurs symptomatique de voir le président Macron parler uniquement de la souveraineté alimentaire européenne pendant que son premier ministre s’efforce de corriger en évoquant au contraire, la souveraineté alimentaire nationale et européenne.

Bref, les deux affaires sont différentes mais les deux sont le résultat d’une seule idéologie, le mondialisme qui tente de s’imposer à une France qui n’en veut pas. C’est parce que le président Macron soutient cette Europe, que les français n’en veulent pas !

*par Claude Barate, universitaire, député honoraire