Les dérives électorales pour accéder à la Maison Blanche

L’élection du nouveau président des Etats-Unis en 2020 nous enseigne que la première puissance mondiale n’est plus une référence démocratique sur la scène internationale et ce depuis l’élection de John Fitzgerald Kennedy en 1960.

A cette époque, pleine de charme et d’insouciance, le camp démocrate avait remporté cette élection présidentielle face au camp républicain. John Fitzgerald Kennedy avait devancé Richard Nixon avec un modeste écart de 115 000 voix. Hélas, de nombreuses irrégularités avaient altéré la sincérité et la loyauté de ce scrutin électoral.

Bien plus tard, des rumeurs se répandirent sur le fait que Joe Kennedy, son père, aurait sollicité le soutien de la mafia américaine très influente auprès de nombreux intervenants dans les secteurs économiques et syndicaux. Ces liens qui datent de l’époque de la prohibition des années 1930 sont de notoriété publique.

De nos jours, John Fitzgerald Kennedy est surtout réputé pour ses diverses conquêtes féminines dont Marilyn Monroe et Judith Campbell, maîtresse également du parrain de la mafia de Chicago Sam Giancana. Comble de l’ironie, la plupart de ces personnages ont connu une fin tragique.

De surcroît, les infidélités conjugales de John Fitzgerald Kennedy et plus tard celles de Bill Clinton ne furent jamais considérées comme obscènes par la presse américaine, par contre ce n’est pas le cas de Donald Trump qui a été l’objet sur ce même thème d’une campagne médiatique sans précédent pour le dénigrer auprès de la gente féminine américaine au cours de l’élection présidentielle de 2016.

Que dire du milliardaire Joe Biden, futur président des Etats-Unis d’Amérique ? Ce dernier n’a-t-il pas été l’objet d’une accusation de harcèlement sexuel par une de ses anciennes collaboratrices ? Il faut bien se rendre à l’évidence que selon que l’on soit démocrate ou républicain aux Etats-Unis, les indélicatesses des uns et des autres ne suscitent pas la même gravité dans l’espace médiatique.

Mais depuis quand un président en exercice d’une nation est-il censuré en pleine conférence de presse par des médias au motif que ces propos ne sont pas vérifiables ? Est-il normal que la presse américaine et ses canaux de communication numérique puissent se substituer aux juridictions civiles et institutionnelles d’un pays ?

Alors même que les dépouillements sont en cours de traitement, de telles méthodes sont d’une rare violence jamais observées dans un pays démocratique. Cela en dit long sur la voie démocratique substituée aux Etats-Unis.

Jamais autant d’Américains n’avaient participé à l’élection présidentielle depuis que les femmes ont obtenu le droit de vote en 1920 : soit une participation électorale record estimée à 69% contre 59% en 2016 et plus encore qu’en 2008 quand Barack Obama avait été élu. De nombreuses métropoles ont été débordées par le déluge de bulletins envoyés par correspondance, principalement en raison de la crise sanitaire.

Seulement voilà, plusieurs interrogations légitimes se posent : sur la réception des bulletins de vote après la date limite, sur l’absence de signature obligatoire de l’enveloppe de vote, sur les signatures ne correspondant pas à celles figurant sur les registres, sur les électeurs ne figurant plus sur les listes électorales, sur l’absence de notification des décès survenus en 2020, sur le refoulement des observateurs du camp républicain dans certains bureaux de dépouillement.

Pour justifier de telles irrégularités dans l’espace démocratique aux Etats-Unis d’Amérique il est indispensable de solliciter une pléiade d’avocats et par voie de conséquence des sommes financières considérables pour les instruire devant la justice, car la chose publique est depuis belle lurette absente des radars institutionnels dans ce pays qui se permet sans ménagement de donner des leçons de démocratie aux autres.

En vérité, qui peut croire un seul instant sur la bonne vitalité et l’exemplarité de la démocratie américaine ? Qui peut croire que Donald Trump pourra survivre à cette élection ? Désormais, il entrera dans l’histoire comme celui qui s’est battu fièrement contre le dragon du Delaware !

Henri Ramoneda