L’abandon de la RN 116 à deux fois deux voies et ses conséquences

Nous apprenons avec stupéfaction et une pointe de tristesse la mise en redressement judiciaire d’une grande et très ancienne entreprise des Pyrénées Orientales et du Languedoc Roussillon, spécialisée dans le Bâtiment et les Travaux Publics.
En préambule à nos propos nous souhaitons que ce ne soit, pour cette honorable et très importante société, qui nourrie tant de familles par le travail dans notre département et la région, qu’une péripétie dont la mémoire effacera rapidement la trace.
Il y va aussi de l’avenir des emplois dans un département ou l’emploi dit « à plein temps » est de plus en plus rare.
Pourquoi donc notre département se trouve, en quasi permanence, dans une telle situation ?
Nous n’avons cessés de déclarer, à qui voulait bien l’entendre, femmes et hommes politiques élus de notre département, et représentants locaux de l’Exécutif, actuels et passés, que la réalisation du projet de construction d’une route sécurisée à deux fois deux voies entre Ille sur têt et Prades, en prolongement de la RN116 de Perpignan pour rejoindre Ille sur Têt, était un ballon d’oxygène pour notre économie locale. Particulièrement pour les entreprises du secteur des TP et du Bâtiment.
N’oublions jamais que la RN 116 à quatre voies ne c’est pas faite d’un seul tenant mais par des phasages espacés qui permirent de trouver les financements au fur et à mesure des possibilités.
Cette condition étant oubliée des politiques, de peu de compétences, prétendirent que le projet était trop coûteux. Nous avons constaté que des élus locaux mélangent les montants nécessaires pour les travaux sur une zone de vingt kilomètres pour les attribuer à une zone de moins de deux kilomètres. Par décence, nous ne donnerons pas de nom mais la réalité est là. Ces élus, pour certains, ont eu l’occasion de participer à la gestion gouvernementale. C’est à ce titre qu’ils ont aidé l’Etat à ne pas investir pour l’emploi dans les P-O, préférant donner les moyens d’investissements à Paris et la Région Parisienne pour la préparation des jeux olympiques de 2024.
C’est regrettable évidemment, mais le pire c’est la situation économique fragilisée des P-O. D’aucuns se réjouissent de voir le budget social du département être mis à mal, voire exploser, par des besoins permanents. Ils apparaissent comme des sauveurs d’un monde local en souffrance. S’ils avaient un tant soit peu la vision saine de l’économie, la vie des personnes en recherche d’emploi ainsi que leurs familles, en serait changée. Sont-ils vraiment économistes ces édiles ?
C’est peut être trop leur demander.
Voila pourquoi la cause est toujours génératrice des effets, parfois exprimés par une juridiction professionnelle auprès d’une entreprise méritante victime des marchés publics abandonnés pour être transportés en d’autres endroits de la France, endroits de France bien mieux défendus que notre région, que notre département.

 

Lucien BAILLETTE

Président du Collectif pour une RN-116 à deux fois deux voies sécurisée entre Ille-sur-Têt et Prades-en-Conflent.