Les bons comptes font… les bons ennemis !

 

« Imbroglio ! » C’est le terme qui revient le plus dans la bouche de tous les commentateurs, non pas sportifs, mais du monde politique. La situation est tellement croquignolesque comme dirait l’autre, qu’elle consterne plus qu’elle n’amuse le landerneau politique.

Pourtant la journée avait bien commencé, le PS (Parti Socialiste) avait même retrouvé des couleurs, peut-être même recruté deux voire trois militants au sein des divers cortèges qui ont battu le pavé partout dans l’Hexagone.

Il fallait les voir regonflés à bloc, revigorés, non pas comme en 40 mais comme en 46. Oublié, Hollande, Valls, la loi El Khomri, la social-démocratie à la française, oublié les promesses non tenues et les désillusions. Ils avaient fière allure les socialos. Au milieu de la NUPES, des syndicats (CGT, FO, CFDT…) les revoilà, non pas encore au premier plan mais dans le champ de la caméra. Ils ont donné de la voix en scandant les divers slogans, fait confectionner par les maisons de repos Jean Jaurès et Léon Blum de belles pancartes et banderoles… C’est simple, il ne manquait plus que « Dany le Rouge » pour se croire en 68.

Oui mais voilà, hasard de calendrier le soir avait lieu dans les différentes sections, le second tour des élections internes pour le poste de Premier secrétaire. Ce combat d’hommes et surtout d’idées oppose le NUPES Mélenchono compatible Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol ni pro ni anti NUPES (ça ne vous rappelle rien ça ?) voulant rebâtir le PS et réconcilier les militants, enfin ceux qui sont restés.

Le dépouillement aurait dû aller vite, tout le monde, surtout au sein des apparatchiks, voyait Olivier Faure triomphalement réélu. Oui mais voilà le PS n’est pas La France Insoumise, on vote avant d’élire un chef, on ne transige pas avec la démocratie même si on fait comprendre aux militants que parfois, pour la bonne cause, on peut s’essuyer les pieds dessus.

Hélas, on le sait bien, au PS « Rien ne se passe comme prévu » et les deux candidats vont tour à tour revendiquer la victoire. La Maison rose se réveille ce matin avec un hydre à deux têtes en guise de premier secrétaire.

Le Parti Socialiste, renouant avec ses vieux démons, voilà que la toile, les chaines d’infos s’agitent et se passionnent pour une élection qui jusqu’à quelques heures encore passait complètement inaperçue sur le plan médiatique. Voyons si cette situation va nous tenir autant en haleine que le recomptage des voix en Floride en 2000 lors du duel George W. Bush – Al Gore.

Espérons qu’il ne s’agisse pas là de l’épectase du PS, car dans ce domaine les Faure ont une certaine expérience !

 

F.A. (ancien membre du PS66)