(Au milieu des raisins, sous le soleil exactement du Roussillon, Gabriel CAMPIGNA était un “esthète cultivé”, soulevant chaque grappe et écartant chaque feuille de vigne comme un bijou…).

 

Il était né un jour de la Saint-Valentin, c’était le 14 février 1931, il nous aura quitté la nuit de la Saint-Juste…

Gabriel CAMPIGNA, dit “Gaby”, a passé toute sa vie à Argelès-sur-Mer. Agriculteur, ou plutôt viticulteur, aucune parcelle du territoire communal, aucune souche du vignoble, n’avait de secret pour lui. Il en était de même pour les rues de son village, Argelès, dont il était un formidable guide, tellement l’Histoire argelésienne – son patrimoine, ses habitants, ou plutôt ses gens – le passionnait. Ses remarques, avec le temps, tombaient toujours à pic ! A lui (tout) seul, il était une sorte de théâtre ambulant, il savait avoir le verbe haut ou tout bas, il savait être cocasse ou féroce, il aurait été un excellent et talentueux caricaturiste si ses doigts avaient voulu être le prolongement de coups de crayon.

Il était un homme courageux, il ne se contentait pas de distiller de belles paroles, il a su agir quand il le fallait : il s’est engagé. Il était Militant dans l’âme et dans les gestes.

Sur le banc des sénateurs ou en tribune “au stade”, il refaisait toujours le match. Match de rugby, of course ! Même s’il n’y voyait plus très bien, les derniers temps, il se faisait accompagner au stade par des amis qui lui racontaient le match en direct. En live ! Il adorait ça. Sacré Gabriel. Un ange passe… Il nous pardonnera ce jeu de mots, de là-haut, nous en sommes convaincus à la rédaction de “l’Ouillade”, car le spirituel-confessionnel ce n’était pas trop son truc à lui. Profondément de gauche, des convictions solidement ancrées dans la vraie gauche, CAMPIGNA n’en demeurait pas moins un authentique passe-partout, au plan du lien social, localement s’entend, tellement il était introduit (presque) partout. Sa connaissance du cru, ses mises-en-scènes, ses commentaires inspirés de faits réels, en faisaient un personnage, certes attachant, mais également et surtout audacieux, incontournable de la société argelésienne. Il va manquer dans le paysage. Et c’est peu dire.

A Charles son fils, à toute sa famille, à leurs nombreux proches et amis, la rédaction de ouillade.eu adresse ses plus sincères condoléances.

 

Les obsèques civiles auront lieu lundi 17 octobre 2016, à 11h au cimetière d’Argelès-sur-Mer. Ni fleurs ni couronnes.
(Gabriel CAMPIGNA aux côtés de Gérard DEMONTE, président de la Cave coopérative d’Argelès-sur-Mer).