Dès l’aube, la nouvelle a parcouru le village d’Estagel comme une traînée de poudre. Elle a parcouru les commerces, les rues et ruelles. Lieux qu’il connaissait tant, avec leurs noms, pour les avoir arpentées un nombre incalculable de fois répondant à un appel d’un de ses clients. Nous devrions dire : “d’un de ses amis”.

Jean-Marie Calas ! Un nom qui durera longtemps dans le village, tant son amabilité a traversé les âges. En effet, plusieurs générations d’estagellois, mais aussi de tous les villages environnants, se sont donné rendez-vous, à un moment où un autre, dans son magasin pas loin de la place Arago. Lieu stratégique pour toutes les rencontres.

Jean-Marie, l’homme de cÅ“ur

Il a toujours été accommodant pour le paiement des fournitures qui lui étaient commandées. En retour, jamais il a eu à se plaindre d’un impayé. C’était ainsi ! “Je te fais confiance. Je sais que tu me le rendras en amitié, en responsabilité, en fidélité, en parole donnée.”

Jean-Marie, le sportif

Tout d’abord, le judoka. Ceinture noire, malgré tout ! Combien de jeunes adolescents ont appris avec lui sur le tatami, la valeur du respect de l’autre !
Qui ne se rappellera pas cette silhouette, sillonnant les terres aux alentours du village d’un pas souple mais déterminé, montrant ainsi à tous, la nécessité d’entretenir son corps, et au-delà, son esprit, sa réflexion ?
Enfin, ce rugbyman, amoureux du rugby à XIII, qu’il avait pratiqué avec l’équipe locale. Même si parfois le chauvinisme l’emportait, nous nous rappellerons tous, du passionné du ballon ovale marqué au fer rouge des Dragons Catalans actuels.
Personnellement, j’aurais toujours une pensée pour cet adolescent qu’il était, ami avec mon frère, et qui transbahutait la poussette dans laquelle je trônais comme un pape au milieu de tous ces protecteurs.
Adieu Jean-Marie ! Tu auras toujours ta place au banc du Sénat.

Joseph Jourda