Motion des élu-e-s étudiant-e-s du Conseil de l’UFR des Lettres et Sciences Humaines de l’UPVD, concernant le “Plan Etudiant” et la Loi “Orientation et réussite des étudiants”
“Suite à l’ouverture de la plateforme “Parcours Sup” le 15 janvier dernier, nous, élu-e-s étudiant-e-s de l’UFR des Lettres et Sciences Humaines (LSH) de l’Université de Perpignan Via Domitia (UPVD), souhaitons réagir face aux dangers soulevés par la réforme de l’accès à l’Université.
Cette réforme, sensée accompagner au mieux le jeune dans son parcours d’orientation, n’est qu’une publicité mensongère : dès le lycée, le passage à deux profs principaux par classe de terminale (dont un spécialement dédié à l’orientation) pose des questions sur les moyens humains et financiers pour mener à bien cette mission. L’avis des conseils de classes prendra un poids décisif puisque les établissements post-bacs se baseront sur ces derniers afin d’évaluer le niveau des postulants. Les bacheliers ayant obtenu les meilleurs résultats au baccalauréat dans leur Académie s’y verront prioritaires dans leurs demandes de vÅ“ux…
Concernant le remplaçant du système “APB”, la fin de la hiérarchisation des vÅ“ux de l’étudiant dans “Parcours Sup” entraînera des difficultés non négligeables : l’utilisation simultanée d’un algorithme national et de l’étude individuelle des dossiers (sans moyens supplémentaires) par les établissements post-bacs engendrera in fine une double sélection sociale. Trois réponses seront possibles : la validation de la demande (à confirmer sur “Parcours Sup” dans la semaine pour conserver sa place), le refus (uniquement possible dans le cadre des filières à capacité d’accueil limitée) ou le fameux “oui si”, synonyme de parcours adaptés…
Les établissements doivent donc mettre en place d’ici la rentrée des pans entiers de formations, afin de proposer de la remédiation aux usagers ayant été acceptés avec la condition “oui si” : propre à chaque établissement, filière voire diplôme, le délai est bien trop court pour que l’ensemble des cursus soient adaptés pour septembre. Les futurs étudiants, et plus particulièrement ceux sous la condition “oui si”, seront impactés directement par la procédure “Parcours Sup” dans leurs demandes sociales pour la rentrée : en effet, le DSE (Dossier Social Etudiant) ne permettant de rentrer qu’un choix limité de demandes de logements et bourses, la priorisation des vÅ“ux par le candidat n’en deviendra que plus complexe.
Une diplômation à plusieurs niveaux va s’opérer : la Licence pourra, selon les possibilités techniques des établissements et les capacités de l’étudiant, se poursuivre sur un délai de 2 à 4 ans. Se pose alors la question du maintien de l’AJAC et des équivalences d’UE, le système LMD s’en trouvant ébranlé … sans parler du coût de l’inscription qui risque in fine d’augmenter drastiquement dans les années à venir (paiement par UE et non plus pour l’année universitaire).
La loi « Orientation et réussite des étudiants » adoptée fin 2017 prend la suite de l’esprit des précédentes réformes de l’ESR, qui se disaient vouloir “accompagner toute une tranche d’âge vers la diplômation” (50% de réussite en Licence) sans en donner les moyens réels aux établissements. La conséquence sera pourtant bien 1 l’augmentation de l’échec universitaire.
Face au mouvement national de protestation contre la mise en Å“uvre de la procédure “Parcours Sup”, une réflexion collective en concertation avec l’ensemble des acteurs impliqués devra être menée, afin de proposer un véritable projet d’enseignement supérieur démocratique et de qualité, garantissant à l’ensemble de la communauté universitaire les moyens humains et matériels pour fonctionner. Nous, élu-e-s étudiant-e-s de l’UFR des Lettres et Sciences Humaines de l’UPVD, appelons donc les départements de formations, les Conseils d’UFR et les Conseils Centraux de l’établissement à refuser de faire remonter les attendus locaux spécifiques pour l’accès aux premières années de Licence, ainsi qu’une liste de pièces supplémentaires demandées aux élèves de terminale”.
Perpignan, le 17 janvier 2018.
Les élu-e-s étudiant-e-s du Conseil de l’UFR des LSH de l’UPVD, soutenu par Thomas LE STER, vice-président Etudiant de l’UPVD  (Université Perpignan Via Domitia), soutenu par le syndicat étudiant RAGE’UP.