Dernièrement, plus de 200 personnes ont pris connaissance des résultats des dernières fouilles menées à Elne par le service archéologique départemental, en partenariat avec la commune et l’Université de Perpignan Via Domitia (UPVD). Le maire, Yves Barniol, a salué la présence et l’érudition des trois intervenants, qui ont captivé le public : les archéologues Olivier Passarius et Sylvain Lambert, ainsi que l’historien Aymat Catafau.

La dernière campagne de fouilles a révélé l’existence d’une cathédrale primitive, plus ancienne que l’actuelle, qui date du XIème siècle. Cette découverte était inattendue, car les fouilles de 2015 à 2018 ciblaient l’ancienne église Saint-Etienne, du Xème siècle, détruite lors de la Révolution française. La cathédrale primitive d’Elne, aussi imposante que l’actuelle, pourrait remonter au VIème siècle. Elle semble avoir été abandonnée suite à un glissement de terrain qui a vu s’effondrer l’abside dans les pentes du plateau des Garaffes.

Suite à cet abandon, avant le XIème ou le XIIème siècle, certains de ses éléments ont pu profiter à la construction de la cathédrale Sainte Eulalie, notamment le portail de marbre de la façade Ouest. La cathédrale primitive d’Elne semble avoir disposé de fondations massives et d’une large surface, qui atteignait les bases de l’actuelle cathédrale. Des expertises complémentaires expliciteront ces hypothèses.

La nouvelle lecture du patrimoine illibérien, issue des fouilles, offre un puissant éclairage sur les origines de la chrétienté européenne. Elne bénéficiera ainsi dans quelques années d’une approche culturelle augmentée d’apports nouveaux. Le tourisme culturel en sera enrichi.