La ligne 16.
La ligne rouge, plus qu’un axe géométrique, matérialise la frontière intellectuelle au-delà de laquelle l’esprit s’empare du « perçu », concret mais incomplet, pour constituer un « compris », abstrait mais complété.
Au-delà du simple jeu visuel, de l’exercice optique, la ligne rouge délimite la quantité de données nécessaire au spectateur du dessin pour mobiliser ses connaissances et capacités pour acquérir et créer sa propre expérience du visuel qui lui est proposé.
Ce qui semble incomplet par asymétrie devient suffisant pour remplir sa fonction et par là -même devient complet. La ligne rouge assume ainsi une double fonction, elle clôt le dessin en tant qu’objet plastique, et l’ouvre à l’appréhension du spectateur en tant qu’objet intellectuel.
Devant cette ligne rouge, je pose ma culture et mes influences, au trait noir, par moitié ; elles y attendent complétion par autrui, amorce de discussion, communication entre deux substrats sémantiques liant deux esprits, reconnaissance mutuelle.
Plus qu’une limite, la ligne rouge est un seuil. Steve Golliot-Villers
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