(Vu sur la Toile)
Vacances d’été : les touristes ne vont plus au restaurant et c’est pour cette raison précise
(Article de Fostine Carracillo • Rédaction Marmiton)
Marmiton.- À Lacanau (Gironde), le décor estival est parfait : ciel bleu, chaleur douce, océan à deux pas. Pourtant, sur la terrasse du Beach House, l’ambiance est loin d’être animée. Quelques clients épars, des tables désertées, et des vacanciers qui ne traînent pas pour déjeuner*.
Une cliente l’explique sans détour devant les caméras de TF1 : “Avant, on serait plus sortis. Maintenant, on se limite quand même beaucoup plus, parce que ça a augmenté”.
À ses côtés, son amie confirme ce nouveau réflexe budgétaire : “On consomme plus des apéros après, on mange chez nous. On privilégie les activités, pour profiter un maximum”. En toile de fond, c’est tout un mode de vie en vacances qui se redessine, plus calculé, moins spontané.
Moins de clients, des prix en hausse : l’équation délicate des restaurateurs
Face à une clientèle plus prudente, les restaurateurs n’ont guère le choix. “On s’est alignés sur l’inflation, tout simplement. On a dû augmenter de un ou deux euros. Pour une famille de quatre, venir dépenser 80 ou 100 euros dans un restaurant… C’est peut-être plus intéressant pour eux d’aller au marché, manger des fruits, des légumes, avoir des prix un peu plus abordables”, admet Raphael Cantis, à la tête du Beach House.
L’équilibre est fragile : préserver la rentabilité sans faire fuir les derniers vacanciers prêts à s’attabler. Même dans les grandes villes, le constat est le même. À Bordeaux, Hugo Naon, qui dirige le National Franck Chaumés depuis 15 ans, voit ses tables se clairsemer comme jamais.
“Historiquement, c’était une soixantaine, 70 couverts. Et en ce moment, c’est plus 45 ou 50”, constate-t-il. Pour s’adapter, il a dû réduire son équipe de cinq personnes.
“Même en 2008, on n’a pas vu ça. Réduire l’effectif, ça engage des heures supplémentaires de travail, des gens qu’on perd. Mais ça serait suicidaire de continuer à embaucher alors que la fréquentation baisse.” Une adaptation contrainte, dans un contexte où chaque décision pèse.
La restauration traditionnelle en recul
Partout en France, la fréquentation des restaurants classiques recule nettement, avec une baisse estimée entre 15 et 20 %. Les vacanciers, confrontés à la hausse généralisée des prix, se tournent vers des options plus économiques, quitte à revoir leurs habitudes à la baisse.
“On se restaure moins bien, ou moins, ou différemment. Et on fréquente moins ces restaurants traditionnels. C’est assez alarmant parce qu’on s’aperçoit que la restauration traditionnelle est en train de disparaître”, alerte Franck Chaumés, président national de l’Union des métiers de l’hôtellerie-restauration.
Pour beaucoup de professionnels du secteur, ce constat marque un tournant. Même si l’espoir d’un redressement subsiste, la saison s’annonce morose, notamment en dehors des grandes métropoles. En province, les réservations stagnent, et l’inquiétude grandit.
Les restaurateurs savent que les prochaines semaines seront décisives, mais redoutent que le sursaut tant espéré n’arrive trop tard.
(Source : Marmiton)
*NDLR.- Sur le littoral roussillonnais, en particulier à Argelès-sur-Mer, Canet-en-Roussillon et Collioure, le constat est le même. “Ca-tas-tro-phi-que !”. Restaurants, clubs de plage, café… les terrasses sont souvent à moitié vides – ou à moitié pleines, selon le “bon” côté du verre que l’on veut voir – certains professionnels du secteur n’hésitant pas à qualifier l’activité saisonnière de “foutue… Dans un mois, la saison est bouclée, ce n’est pas en trois-quatre semaines que l’on va rattraper un tel déficit… Faut pas rêver ! Les touristes sont bien là , il suffit de voir le taux de fréquentation dans les campings, les locations de meublés, mais leur pouvoir d’achat est en berne…”. Si en soirée, en règle générale, les restaurants arrivent à faire le plein de clientèle, c’est loin d’être le cas à l’heure du déjeuner. Sur les réseaux sociaux, de nombreux témoignages déplorent, dénoncent, à coups d’exemples, les tarifs “hors-sols”, “prohibitifs”, pratiqués par des établissements en pays catalan. Et, le moins que l’on puisse écrire, à ce sujet, c’est que certains restaurateurs n’y vont pas de main morte, n’y vont pas avec le dos de la cuillère…