(Vu sur la Toile)

 

Je suis concessionnaire multimarque, voici les voitures d’occasion que j’ai le plus de mal à vendre
(Article de Clément Gros • Rédaction journal Le Figaro)

 

Le Figaro.- Dans le secteur de l’automobile d’occasion, certains véhicules s’arrachent en quelques jours quand d’autres s’éternisent sur les parkings des concessions. Derrière ces disparités se cachent des réalités du marché, notamment l’évolution des réglementations, ou la crise de confiance sur certaines motorisations. Pour comprendre quels sont précisément les modèles qui peuvent poser problème, nous avons interrogé plusieurs concessionnaires multimarques à travers la France.

«Les véhicules électriques, c’est difficile à vendre», confie directement Hervé Gilotin, président de Gilotin Automobile, qui gère deux cents annonces de véhicules dans l’Essonne. Si Tesla se vend correctement, les petits modèles électriques accumulent les difficultés. «La Mini électrique avec 180 km d’autonomie, la Twingo avec 150 km… on galère à les vendre», explique-t-il.

Le problème ? Un double handicap : les équipes de vente ne sont pas suffisamment formées, et surtout, les clients ne les demandent pas. «On sent que c’est compliqué, il y a moins de demande», résume le professionnel. Sur le marché de l’occasion, la faible capacité d’autonomie des voitures électriques, datant d’il y a cinq à dix ans, devient rédhibitoire pour de nombreux acheteurs.

 

 

Haro sur les moteurs Stellantis

 

Mais c’est sans conteste le moteur Puretech du groupe Stellantis qui cristallise le plus de tensions. «Pure tech !» répond spontanément un concessionnaire interrogé, comme si le simple nom suffisait à résumer le problème. Alexandre Pires, gérant de JPA Auto, l’affirme sans détour, plus généralement, les moteurs du groupe Stellantis sont boudés. «Pour le diesel, c’est la chaîne de distribution qui pose problème ; pour l’essence, ce sont les courroies… Le message est passé et désormais, Stellantis souffre d’une mauvaise image». Résultat, ces véhicules se «négocient bien en dessous de leur cote habituelle» et leur rotation en stock «s’enlise».

Un responsable d’une grande concession nationale confirme : «Tout le monde a connu des soucis sur ce moteur, la réputation colle à la peau du PureTech.» Pour rassurer les acheteurs, certains réseaux proposent désormais un «processus avec Stellantis», offrant jusqu’à dix ans de garantie ainsi que le remplacement systématique de la courroie, mais la défiance persiste.

«On parvient à vendre des PureTech à bas prix et avec peu de kilomètres au compteur», explique-t-il, «mais il faut vraiment accompagner et rassurer les clients.» Même constat pour Jacques Alvergnas, directeur de la concession éponyme : «Chez Stellantis, le PureTech reste synonyme d’ennuis… La rotation du stock est particulièrement lente.»

 

 

Les 4X4 sont difficiles à vendre

 

Troisième catégorie en difficulté : les gros 4×4 importés. «Les véhicules lourds, si on a des taxes au poids, ça augmente le prix», explique Hervé Gilotin, citant l’exemple d’un Range Rover avec «20 000 euros de taxe à l’import. À ce prix-là, le marché est forcément compliqué.»

Les futurs malus écologiques sur les voitures d’occasion et le nouveau malus au poids changent la donne. «1 500 à 3 000 euros de malus maintenant avec le nouveau malus sur le poids, ça calme un petit peu, donc ça va être plus difficile à vendre», indique un concessionnaire national. «Le 4×4 devient complètement réservé à une certaine élite», ajoute-t-il.

 

 

Tout est une question de prix

 

Tous les professionnels s’accordent néanmoins sur un principe : « il n’y a pas de véhicule invendable», affirme Jacques Alvergnas. «Tout a un prix, on descend le prix et ça se vend». En clair, la rotation des stocks dépend essentiellement d’un «pricing» adapté au marché local et national. Avec l’aide d’outils alimentés par l’intelligence artificielle, comme ceux développés par La Centrale, les concessionnaires ajustent constamment leurs tarifs. «C’est toujours une question tarifaire, une question de pricing, il faut être agressif», conclut un professionnel.

(Source : Le Figaro)