(Communiqué)

 

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a condamné ce jeudi 4 avril 2024 la France pour les conditions de vie « pas compatibles avec le respect de la dignité humaine » des harkis dans les camps d’accueil et d’internement où ils ont passé des années après leur départ d’Algérie dans les années 1960 à 1970…

Dans la continuité des quatre présidents de la IVe République, de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande, Emmanuel Macron reconnaissant à leur tour la responsabilité de la France dans le drame des harkis et leurs famille, de l’abandon en Algérie et des conditions d’accueil et de vie en Métropole, notamment un enferment forcé et un traitement indigne dans les camps de Rivesaltes, Saint-Maurice l’Ardoise, Bias… et autres hameaux de Forestage, après plus de quinze années de procédures, la CEDH dont nous saluons l’impartialité, ouvre la voie à un règlement juridique…

Ce long combat porté avec détermination et abnégation pendant plus de soixante ans porté par les associations et en particulier par Charles Tamazount, fils de harki, juriste et président du Comité Harkis et Vérité (CHV), aura au moins le mérite de rendre justice, honneur et dignité, à tous ces Hommes, femmes et enfants, fidèles à la France et dont les vies brisées et les droits les plus élémentaires ont été bafoués dans le pays des droits de l’homme.

Ces familles de harkis seront traitées en “réfugiés” à surveiller et non en “rapatriés” comme les Européens qui, eux aussi, ont dû quitter l’Algérie.

Autour de 22 000 personnes soit plus de la moitié seront reléguées dans le camp de Rivesaltes, Ce chiffre fait de Rivesaltes le lieu le plus emblématique dans l’histoire de l’exil des familles de harkis.

Entre 1962 et 1964, au moins cinquante bébés ou jeunes enfants de harkis sont morts de froid ou de malnutrition dans le camp de Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales.

Le gouvernement vient d’ordonner des fouilles au printemps prochain afin de retrouver ces corps enterrés sans la moindre sépulture.

Les harkis et leurs familles attachées pourtant aux valeurs de la France et de la République, de laïcité, n’auront eu de cesse d’être stigmatisés par des appellations contraires aux principes républicains, désignés par les gouvernements successifs dans les textes et la gestion de cette population devenu gênante, comme des Français Musulmans d’Origine Nord Africains ou encore des Rapatriés d’origine Nord Africains mais jamais comme des citoyens français à part entière.

Mais la raison la plus profonde est que Charles de Gaulle ne considérait pas les harkis comme de vrais Français. Il l’a clairement exprimé lors du Conseil des ministres du 25 juillet 1962 : “On ne peut pas accepter de replier tous les musulmans qui viendraient à déclarer qu’ils ne s’entendront pas avec leur gouvernement !”.

 

CGHMV Communiqué de Presse Condamnation FRANCE par la CEDH