C’est dans une salle Arago fraîchement restaurée, que l’association La Remise, ou siège la Cie Marie est de la Nuit, a invité les proches, les amis d’André Torreilles, et ils sont nombreux, à assister à un hommage en son honneur ce samedi 22 octobre. Bien avant l’ouverture des portes, le public impatient arrivait et les discussions commençaient déjà sur l’Å“uvre d’André.

Soledad Zarka, bien connue à présent et l’âme maîtresse de ce remue-ménage culturel dans le village, circulait de groupe en groupe pour remercier les participants. Ici un ami de longue date. Là, un nouvel arrivant dans cette sphère bouillonnante. Si l’inquiétude, le tract, devait-elle nous confier, se lisait sur son visage, pour nous, aucun doute. La soirée allait être réussie.

 

Mais d’où sortent-ils tous ces déjantés ?

 

L’heure arrive enfin ! C’est l’apparition des acteurs sur le balcon de la salle, qui sonne l’ouverture des portes. Le ton était donné. Nous allions assister à une soirée mémorable, complètement déjantée, Soledad nous l’avez laissé comprendre. Nous n’allions pas être déçus.
Le spectacle est partout. Dans la salle, sur l’estrade, sur les balcons. Les artistes sortent dans votre dos, sont devant vous, sur les côtés. Vous pouvez les toucher. Un spectacle qui bouge, qui interpelle, qui vit comme une scène de la vie de tous les jours. Tout ceci, au rythme d’un tic-tac angoissant. Que réservait tout ce défraiement de savoir-faire, d’inspiration, d’intelligence dans la mise en scène ? Pour nous, une évidence. Savoir mettre en valeur un lieu, c’est déjà tout un art. Et la Cie Marie est de la Nuit, allait faire la démonstration de son professionnalisme.

 

« Soupire sans raison le retour de chaque jour »

 

C’est cette bribe de phrase, retenue dans l’un des textes, qui vient amplifier ce sentiment de vivre dans la rue, et que l’action se déroule au détour d’une place, sur le marché. André, d’ailleurs, savait si bien faire ces choses simples de la vie.
Non ! Si notre tête nous emmenait toujours, lors de ses passages dans le village, sur la place du Tertre à Montmartre ou encore dans le coin mythique du Marais, nous sommes bien à Estagel ou cet hommage, cent fois mérité lui est rendu.
Lors du spectacle, des passages musicaux sont venus amplifier cette appréciation de vivre la vie de tous les jours avec ses hauts et ses bas. L’ambiance, les aspects scéniques, les postures des acteurs, leurs chants, devaient compléter cette appréciation.

 

Le travail remarquable des artistes

 

Un spectacle finalement à l’image d’André. Éclectique, la tête dans les nuages, n’écoutant que la beauté du geste, de la musique. Pour compléter le tout, des voix ensorceleuses pour ne pas dire divines, qui vous emmènent dans un autre monde, vers d’autres lieux, d’autres horizons, d’autres cieux.
Autant de voix, autant de charmes, et une profonde envie de rêver, de rester immobiles et sereins dans une tranquillité retrouvée ont envahi la salle Arago en cette soirée de samedi 22 octobre.
Un décor du plus simple pourtant. Sobre, moderne et toutefois si riche, devait accompagner les acteurs, mettre en valeur leur savoir-faire, leur énorme travail de préparation pour une seule soirée, une seule et unique représentation.
Un spectacle en fait, porteur de toutes les cultures du monde ou la catalanité n’a pas été oubliée.

 

“Les douces lumières éphémères”

 

C’est Maxime Gralet, artiste du groupe, qui au détour d’un texte, devait venir nous bercer avec cette apostrophe langoureuse et continuer de porter ainsi notre rêve.
Jusqu’au moment où l’apparition d’une banderole intitulée « Déviation », devait nous ramener à la réalité. Tout le monde se rappelle de la manière dont André avait interpellé les pouvoirs publics sur la nécessité de la déviation aujourd’hui devenue une réalité. À la suite de ce dernier intermède, devez suivre un final plein de tendresse, ou la volonté d’aimer, d’entendre l’autre venait emplir le cÅ“ur des participants. C’est debout que le public devait ovationner les artistes, qui ont fait preuve d’un grand professionnalisme.
La présence du maire, Roger Ferrer à cette soirée, est à noter, tout comme l’acoustique de la salle qui laisse un goût d’inachevé. Lors de la prochaine restauration peut-être ?
Nous ne saurions pas terminer sans remercier Marine Labaud qui gracieusement, a mis à notre disposition un grand nombre des photos publiées.

 

Joseph Jourda