(ecozonia @SATCPF)

 

 

L’histoire de la création du train est incroyable. Commençons par une rencontre un samedi matin au marché bio alors à la place Rigaud, à Perpignan, un samedi donc de 1991. J’y vais pour quelques légumes catalans d’un vendeur suggéré par mon épouse, provenant d’une ferme bio à Saint-Laurent. L’achat fait, en payant, je dis à l’agriculteur : ‘Mais, on se connaît, nous!’ (Je ne me rappelle jamais des noms mais j’oublie rarement un visage et jamais une voix). Ç’avait été le long de la route 17 (au Canada) reliant Ottawa et Montréal à Casselman (Ontario francophone) deux ou trois ans plus tôt… où il vendait ses légumes bio, de sa ferme là-bas.

Invitation chez lui, rencontre avec sa femme parisienne, mais dont la parentèle est québécoise, car il avait hérité de l’exploitation de son père à Saint-Laurent et faute d’autre héritier, il avait choisi de rentrer au pays.

Quelques années plus tard, il prend la retraite à son tour et, chanceux, a pu vendre son affaire à un jeune fringuant que j’ai aussi rencontré place de la République… et s’est retiré dans une vieille bergerie sur les hauteurs de Caudiès-de-Fenouillèdes qu’il a complètement retapée, équipée de l’électricité par panneaux solaires (trois jours d’indépendance selon Marion) et donc de l’internet, et avec un vieux puits remis en état. Je ne saurais retrouver l’endroit de moi-même car il m’a toujours conduit là-haut de l’arrêt de bus: c’est vertigineux!

Les gens de la petite commune (sauf en été!) ont trouvé épatants ses travaux et sont venus le chercher pour remplacer le maire âgé et un peu décadent, ce qu’il a accepté (C’est la commune maintenant dirigée par Toussainte Calabrèse, mon ancienne conseillère générale au Moyen-Vernet à Perpignan). Je suis allé à la mairie, où toutes ses conseillères étaient des femmes.

Entre temps, j’étais devenu conseiller principal à feue l’ANPE, responsable notamment de l’expérimentation des chantiers-école, sous la tutelle directe d’un certain préfet Bonnet, Bernard pour les intimes. Ce que mes patrons n’ont jamais apprécié, because la chaîne d’information théoriquement pyramidale. Louis Balaguer avait eu l’idée saugrenue d’inventer un train avec quelques wagons abandonnés et trois bouts de rail montant vers l’Aude et avait demandé à la préfecture si cette idée ‘touristique’ pouvait intéresser les pouvoirs publics. Ce qui fait que nous avons été remis en contact, cette fois officiellement. Je suis donc parti à la chasse d’une douzaine de candidats pour ce chantier, qui à la surprise de tous, a fonctionné au delà de nos espoirs d’origine!

Je viens d’apprendre que M. Casse-Tête* a injecté 1,5 millions pour retaper la ligne de Rivesaltes à Caudiès ! Ouf ! Et quelques centaines de camions de moins sur cette petite route entre la cimenterie de Saint-Paul et Ribesaltes dont les wagons pourront aller partout (jusqu’en Norge, m’a-t-on dit) sans recharger…

 

G.L.

 

*Pour Jean Castex, Premier Ministre de la France.