(Vu sur la Toile)

 

« La gauche, quelle nullité » : François Ruffin en colère contre son propre camp
(Article de Par Thomas Graindorge pour Le Point • Rédaction)

 

Magazine hebdomadaire Le Point.- Voilà qui va sans nul doute raviver les tensions dans une gauche déjà divisée. Dans une vidéo postée hier dimanche 21 juillet sur son compte X (ex-Twitter), François Ruffin est revenu sur le résultat des dernières législatives, où la gauche est arrivée en tête. Il a évoqué dès le début le cas de Nathalie, une électrice qui a déchiré sa carte électorale et l’a envoyée au député. « J’ai 56 ans, trente ans de vote socialiste, le reste, LFI. Je suis écoeurée, je ne voterai plus jamais », déclare-t-elle dans un mot qui accompagne la carte déchirée.

L’occasion pour l’ancien Insoumis, désormais apparenté au groupe écologiste à l’Assemblée nationale comme les anciens frondeurs Insoumis, de tirer à boulets rouges sur ses alliés du Nouveau Front populaire. « La gauche, quelle nullité », regrette-t-il, évoquant les élections européennes et législatives, où le camp présidentiel avait à chaque fois été défait. Le porte-parole de Picardie debout ! s’insurge notamment contre l’inaction de son camp depuis le 7 juillet : « Ca fait deux semaines, on n’est pas foutus de donner un nom pour Matignon. »

-« C’est le choix de la défaite », attaque-t-il encore. « Ils ne veulent pas gagner, ils ne veulent pas gouverner. » Il a critiqué l’hypothèse selon laquelle les Insoumis, notamment, ne voudraient pas gouverner s’ils ne peuvent appliquer le programme du NFP : « Il faudrait que ce soit parfait, que ce soit l’harmonie, on y va à telle ou telle condition. Stop ! Arrêtez le cinéma. Vous voulez pas y aller, mais dites-le que vous voulez pas y aller ! », s’est-il alors emporté.

 

« Qu’il y ait du positif, du mieux »

 

« On prend ce qu’on peut prendre », a-t-il appelé de ses voeux, « et Nathalie, déjà, ça lui fera un choc qu’il y ait du positif, du mieux dans sa vie », évoquant l’abrogation de la retraite à 64 ans, une hausse de 5 % des salaires ou encore le référendum d’initiative citoyenne. Visiblement remonté, il a regretté que son camp « n’essaie même pas », appelant à un durcissement de la pression sur Emmanuel Macron à la rentrée.

« Gagner, gagner, gagner », a-t-il martelé, « que ça redevienne un verbe qu’on conjugue à gauche ». Il a donné rendez-vous le 31 août, à Flixecourt, événement qu’il envisage comme « un point de départ de l’histoire » et un lieu de réflexion pour les mois à venir, et qu’il a précisé nommer « Gagner ! ».

De quoi fédérer derrière lui les forces de gauche ? Il faudra convaincre les Insoumis, avec lesquels François Ruffin a coupé les ponts. Il a, par le passé, qualifié Jean-Luc Mélenchon de « boulet » pour la gauche et ne siège plus avec le groupe de Mathilde Panot à l’Assemblée nationale, au grand dam de Jean-Luc Mélenchon.

(Source : hebdomadaire Le Point)