(Vu sur la Toile)
Tout ce que l’on sait sur les effets indésirables des vaccins COVID : une étude d’envergure fait le point
Article de Ariane De Wilde • Rédaction du magazine Marie Claire)
Magazine Marie Claire.- Le 11 mars 2020, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) déclarait officiellement une “pandémie”, liée au COVID-19. Depuis, ce sont plus de 13,5 milliards de doses de vaccin qui ont été injectées et environ 70% de la population mondiale a reçu au moins une dose.
Dès le déploiement vaccinal, l’initiative Safety Platform for Emergency vaccines (SPEAC) avait établi une liste d’effets indésirables courants ou modérés des vaccins sur la santé. En 2021, le projet Global COVID Vaccine Safety a d’ailleurs publié une évaluation complète de la sécurité des vaccins, grâce à dix sites observés et répartis dans huit pays différents.
Via un protocole commun, des chercheurs du monde entier ont également participé à une étude de cohorte observationnelle publiée dans Vaccine, le 12 février 2024, ayant pour but de comparer les taux d’incidents neurologiques, hématologiques et cardiaques liés aux vaccins contre le COVID-19.
Les résultats indiquent qu’il y aurait un lien entre les vaccins et de faibles risques de contracter une myocardite (inflammation du muscle cardiaque, ndlr), une péricardite (inflammation du sac recouvrant le cœur), le syndrome de Guillain-Barré et une thrombose des sinus veineux cérébraux (caillot sanguin dans le cerveau).
Cependant, l’étude – qui a largement été reprise sur les réseaux sociaux, notamment par le mouvement “antivaxx” – confirme de précédentes observations. “Cette étude reflète ce que l’on sait déjà , et il n’y a rien de nouveau dans les signaux que les auteurs considèrent comme étant prioritaires”, assurre Milou-Daniel Drici, professeur de pharmacologie clinique et expert auprès de l’Agence européenne des médicaments (EMA), auprès du Parisien.
Vaccins contre le COVID-19 : que dit la nouvelle étude ?
Pour réaliser cette analyse d’envergure mondiale, les données de santé de près de cent millions de personnes ont été récoltées dans huit pays et dix sites différents, dont l’Europe, l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud et l’Océanie.
Elles comprenaient d’abord des données pré-vaccinales au niveau individuel ou au niveau de la population, en fonction de la disponibilité sur les sites d’étude. Puis, les chercheurs ont sélectionné des participants vaccinés avec les vaccins ARN (Pfizer) ou à vecteur viral (AstraZeneca). La plupart des vaccinés appartenaient aux tranches d’âge de 20 à 39 ans et de 40 à 59 ans.
Les scientifiques ont analysé des liens potentiels entre pathologies et vaccins. Ces “signaux de sécurité” ont été identifiés en comparant les taux de treize affections neurologiques, sanguines et cardiaques spécifiques attendus, observés avant puis après la vaccination.
“Des signaux de sécurité possibles pour la myélite transverse (inflammation d’une partie de la moelle épinière) après les vaccins à vecteur viral et l’encéphalomyélite aiguë disséminée (inflammation et gonflement du cerveau et de la moelle épinière) après les vaccins à vecteur viral et à ARNm ont été identifiés”, nous apprend un communiqué de l’Université d’Auckland (Nouvelle Zélande) qui a hébergé le Global Vaccine Data Network (GVDN).
Toutefois, “le risque jusqu’à 42 jours après la vaccination était généralement similaire au risque de fond pour la majorité des résultats”, précise l’étude.
Cependant, quelques signaux de sécurité potentiels ont été identifiés, comme pour le syndrome de Guillain-Barré, qui a été reconnu par l’OMS, l’Agence européenne des médicaments (EMA) et la Therapeutic Goods Administration (TGA) d’Australie, comme un effet secondaire rare du vaccin contre le COVID-19. Une précédente étude publiée dans Neurology, en octobre 2023, avait déjà identifié un risque concernant le syndrome de Guillain-Barré dans les six semaines suivant l’administration du vaccin.
Une étude qui ne remet pas en cause le rapport bénéfice-risque
D’autres signaux de sécurité potentiels nécessitant une enquête plus approfondie ont été identifiés par les chercheurs. “Nous avons un certain nombre d’études en cours pour développer notre compréhension des vaccins et la façon dont nous comprenons la sécurité des vaccins à l’aide du Big Data”, a ajouté Steven Black, co-directeur du GVDN.
Bien que cette étude ait confirmé des signaux de sécurité rares précédemment identifiés post vaccination contre le COVID-19 et apporté des preuves sur plusieurs autres résultats importants, des investigations plus approfondies sont nécessaires pour confirmer les associations spécifiques entre vaccins et pathologies.
Il est aussi important de noter que “l’impact des contaminations par le SARS-CoV-2 n’est pas pris en compte dans cette nouvelle publication, qui compare simplement une valeur attendue avec celle observée pendant la pandémie. Or, ‘plusieurs études ont démontré un risque plus élevé de survenue des événements étudiés’ après avoir contracté le Covid plutôt qu’après une injection, rappellent les auteurs”, résume Le Parisien.
Pour les scientifiques, il est aussi primordial de mettre en lumière la “balance bénéfice-risque” de la vaccination. Le 16 janvier dernier, l’OMS relayait une étude affirmant que les vaccinations contre le COVID-19 avaient sauvé plus de “1,4 million de vies” dans la région européenne de l’OMS.
“Il ne peut pas y avoir de vaccin sans effet indésirable, et ceux contre le COVID ont déjà démontré énormément de bénéfices”, appuie, au micro du quotidien national, Mahmoud Zureik, à la tête de l’Epi-Phare, l’agence nationale qui surveille les risques liés aux médicaments et vaccins. De son côté, Milou-Daniel Drici ajoute que l’étude d’ampleur “ne remet absolument pas en cause le rapport bénéfice-risque de ces vaccins”.
(Source magazine Marie Claire)