David Bret en campagne (lors des élections législatives de juin 2022, sur la 2e circonscription).

 

Adjoint au maire LR de Canet-en-Roussillon*, délégué LR de la 2e circonscription des P-O et candidat lors des dernières élections législatives, David Bret souhaite renouer avec les valeurs fondamentales du parti, « celles d’une Droite qui osait, qui n’avait pas peur de s’affirmer et de se battre » 

 

-ouillade.eu : vous avez été candidat aux élections législatives. Les leçons que vous tirez de cette expérience ?
David Bret : “Dans chaque aventure humaine et politique, il faut être capable de tirer un bilan d’une action et encore d’un échec. En l’occurrence, il s’agit d’une élection nationale donc avec un résultat qui est influencé par les équilibres nationaux.
Mais il s’agit d’un échec, car la droite a oublié pendant des années d’être de droite. Elle doit retrouver au plus vite des propositions qui correspondent à son ADN : protéger les citoyens, remettre en place une vraie méritocratie et avoir une politique économique pour rendre nos entreprises compétitives et ainsi protéger socialement les Français”.

 

Robert Vila, président de PMM, David Bret et le sénateur François Calvet.

 

-ouillade.eu : mais la droite peut-elle gagner sans aucune alliance ?

David Bret : “Il s’agit là d’une vraie question mais il faut d’abord que la droite redevienne l’axe central d’une majorité.
Mais je vois bien que le but de cette question est de poser la question d’une alliance avec le Rassemblement National (RN).
On peut se retrouver sur la lutte contre l’immigration clandestine, sur le rétablissement de l’ordre et du respect de la loi, sur les besoins de sécurité. Mais je ne peux souscrire à une politique économique et sociale qui ressemble étrangement à celle de la NUPES de Jean-Luc Mélenchon – je remarque au passage que Marine Le Pen a voté hier la motion de censure de la NUPES à l’Assemblée Nationale, comme quoi air connu : les extrêmes… – ou de François Mitterrand. Par exemple, je suis pour le travail, pas pour la retraite à 60 ans. S’agissant de l’alliance avec les centristes, nous devons d’abord être clair sur les objectifs de notre politique sécuritaire et migratoire et sur une réorientation de l’Union européenne.
Nous sommes donc sur un axe central à droite et non centriste”.

 

-ouillade.eu : selon vous, la droite peut-elle (encore) s’en sortir et renouer avec les victoires ?

David Bret : “Oui bien sûr. Regardez nos résultats dans les élections locales, nous restons un parti d’importance, à la tête du Sénat avec nos partenaires, à la tête d’une grande majorité de communes et de régions, et de nombreux départements. Quand on voit le travail accompli en Auvergne-Rhône-Alpes par Laurent Wauquiez, c’est exceptionnel ! Le plus gros contingent de députés que nous avons aujourd’hui vient de cette région. Il n’y a pas de miracle… c’est du travail, c’est la reconnaissance du travail bien fait.

Quand la droite est mobilisée, unie, et qu’elle revendique ses idéaux et défend ses valeurs, le job est fait, et bien fait. Il faut un grand nettoyage, il faut retrouver l’âme perdue de la machine de guerre que nous étions et qui était prête derrière un candidat naturel et légitime qui s’impose de lui-même. Quand Éric Ciotti dit qu’il faut désigner notre candidat pour 2027 le plus tôt possible, il a raison. C’est comme ça que le parti se mobilisera derrière un seul et unique légitime candidat”.

 

-ouillade.eu : qu’en est-il aujourd’hui de l’élection interne chez Les Républicains pour se trouver un nouveau chef, et dont le 1er tour est prévu les 3 et 4 décembre prochains ?

David Bret : “Je n’ai pas fait mystère de mon soutien plein et entier à Éric Ciotti. Comme chaque fois que je m’engage c’est pleinement. Après cette élection, le nouveau président sera forcément le meilleur car il aura été élu par la majorité de notre parti et il aura mon soutien et mon investissement à ses côtés.
Comment réunir les Français si nous ne sommes pas capables de nous unir !!!”.

 

-ouillade.eu : justement, comment la Droite peut-elle être de retour ?

David Bret : “En redonnant leur place aux militants et à nos valeurs fondamentales. Il faut que nous soyons fiers de nos valeurs, de ce que nous pensons et défendons. Affirmer qu’il faut une Police mieux armée face à la petite délinquance. Oui cela peut choquer la bien-pensance quand je dis qu’il faut contrôler les allocations et les aides sociales, et mettre fin aux fraudes et aux abus. Mais c’est la réalité. C’est ce que les Français, nos électeurs attendent. Ils veulent que la droite revienne avec un discours fort et pas un discours mollasson et consensuel.

Oui il faut que les peines, même les plus petites, soient appliquées afin que les jeunes délinquants ne jouissent plus d’un sentiment d’impunité.

Oui, il faut supprimer les aides sociales pour les parents de mineurs délinquants récidivistes. C’est aussi défendre l’entreprise, la liberté d’entreprendre, l’agriculture. C’est mettre fin à cette exagération de normes administratives et européennes qui brident nos entrepreneurs, nos agriculteurs, notre appareil de production et finalement notre économie.

La droite, c’est aussi donner plus de pouvoir aux collectivités tout en récompensant leur bonne gestion au lieu de ponctionner les budgets des territoires pour compenser le déficit de l’Etat. C’est une France forte, qui va récompenser l’ambition, l’initiative, le courage, c’est une France du mérite et du travail, une France qui accompagne socialement plus qu’elle n’assiste, une France qui encourage la transition énergétique plutôt qu’elle ne sanctionne, et pour limiter l’immigration je vous invite à lire les douze propositions de Laurent Wauquiez, « Asile et immigration », auquel je ne change pas une virgule”.

 

-ouillade.eu : quels sont vos crédos politiques précisément ?

-David Bret : “Je crois en deux choses fortes…. L’autorité et l’éducation. Les deux doivent être jumeaux. Quand on connait l’histoire de la nation, on sait l’importance des Hussards de la République, la laïcité et la méritocratie. En évitant les erreurs sectaires comme la haine des langues régionales ou la honte de notre histoire. Il est impératif de redonner à nos écoles un rôle centrale dans la formation des citoyens de la nation France. Nos enseignants doivent redevenir le fer de lance de nos valeurs par la transmission du savoir, dans le respect de l’autorité. Sans instruction, il ne peut y avoir d’avancement au mérite et sans cela il est impossible de redémarrer l’ascenseur social. D’ailleurs, dans notre département, les pouvoirs politiques quels qu’ils soient, ont toujours misé sur le sport pour la réinsertion ou la justice sociale au lieu d’y ajouter la culture, l’histoire et l’éducation”.

 

-ouillade.eu : la politique départementale, parlons-en, vous en pensez quoi ?

David Bret :Justement la première chose à faire ce serai peut-être d’arrêter les sectarismes, notamment entre le Département, la Ville de Perpignan et la Région. Nous n’avons plus les moyens, ni le temps, de se taper dessus ; regardez dans quel état sommes-nous ?!

Créons des synergies entre le public et le privé. Attirons les richesses, soyons attractifs, plutôt que de dégoûter les éventuels investisseurs à s’implanter chez nous, car nous sommes loin d’être au plein emploi.

Modernisons nos transports, et donc continuons à nous battre pour l’arrivée du TGV, le maintien et le développement de nos liaisons aériennes, etc., tout cela est vital pour l’attractivité de notre territoire et de sa métropole, Perpignan… en première ligne. Bien évidement que Perpignan doit être un fer de lance dans ce projet. Nous devons nous retourner vers la ville centre et se la réapproprier ; à la seule condition qu’elle ait un dynamisme économique, culturel, social et éducatif, touristique, etc.

Travaillons main dans la main avec les chambres consulaires (Chambre de Commerce et d’Industrie, Chambre d’Agriculture, Chambre de Métiers et de l’Artisanat) qui regorgent d’idées et de projets énergiques et audacieux.
Il est évident qu’il y a un manque frappant de synergie. Prenons un seul exemple qui saute aux yeux : nous avons une Agence de développement économique (ADE) pour la communauté Urbaine Perpignan-Méditerranée Métropole (PMM)… mais pour des questions purement politiques, la Ville de Perpignan refuse d’en faire partie… Or, Perpignan ne peut pas être attractive sans son aire métropolitaine et sans la Région, car l’économie est une compétence de ses deux institutions.
Encore faudrait-il également que le Département soutienne les actions de la ville centre !

En tant que Gaulliste, je le redis simplement : l’intérêt général doit être au-dessus des petits arrangements politiciens. Sortons de nos chicayas et autres chamailleries et intrigues politicardes une bonne fois pour toutes, et avançons dans le seul intérêt d’une ambition politique commune pour notre territoire”.

 

Propos recueillis par L.M.

 

*Stéphane Loda, maire LR de Canet-en-Roussillon, conseiller régional.