(Communiqué)
Des accords douaniers qui ne jouent pas leur rôle, des produits importés peu identifiables comme tels, il est temps de faire bouger les lignes
–“Rendez-vous le 16 mai à 9H 30 à la sortie 42 de l’A9 (Perpignan Sud) pour une action co-organisée par les syndicats FDSEA 66 et JA 66 avec des producteurs de l’ensemble du territoire français
Perpignan, le 15 mai 2024 – Le 16 mai, les producteurs de tomates, membres de Légumes de France organisent une action syndicale à Perpignan pour protester contre la sur-représentation sur les étals de produits importés. Une situation favorisée par des accords douaniers inopérants et par une législation sur l’information de l’origine des fruits et légumes largement insuffisante pour une bonne information des consommateurs. Cette nouvelle action syndicale est soutenue par les producteurs espagnols de tomates, (représentés notamment par FEPEX).
Des importations massives 12 mois /12 !
De 2014 à 2023, les volumes de tomates marocaines importées en UE sont passés de 345 000 tonnes à près de 492 000 tonnes, soit plus de 40 %d’augmentation[1].
Leur principal point d’entrée est le Marché Saint Charles, à Perpignan.
La production marocaine de tomates, historiquement de tomates rondes, s’est spécialisée en tomates cerises produites 12 mois/12 et destinées principalement à l’export. Si les volumes globaux de tomates exportés vers Europe ont baissé en 2023, ce n’est pas le cas des tomates cerises qui continuent de progresser et restent sur les étals français en pleine période de production française (avril à octobre).
La production française de tomates cerises est actuellement assez importante pour répondre à la demande des consommateurs, mais elle se heurte au choix délibéré des enseignes de la grande distribution de délaisser les tomates françaises au profit des tomates marocaines.
Alors que les producteurs marocains bénéficient d’un avantage compétitif majeur avec un coût de la main d’œuvre que les producteurs français ne pourront jamais concurrencer (salaire brut horaire chargé employeur de 0.98 €/h au Maroc contre 13.77 €/h en France), le choix de l’Europe est…de ne pas bouger”.
Accord agricole UE -Maroc : des barrières douanières quasiment inexistantes
Selon l’accord UE/Maroc (2012), les exportations marocaines sont soumises à :
Depuis 2014, la méthode de calcul du prix d’entrée se fait sur la base de la valeur forfaitaire à l’importation (VFI). Cette méthode ne prend pas en compte l’évolution variétale des importations de tomates marocaines et de l’offre désormais très importante en tomates cerises, ces productions ayant une forte valeur ajoutée
De fait, la méthode de calcul de la VFI, l’absence de révision du prix d’entrée conventionnel, les réductions ou l’absence de droits de douanes sur des volumes importants, équivalent à l’absence presque totale de barrières douanières entre le Maroc et l’Europe et à l’absence de protection du marché européen ; et cela malgré l’existence d’une clause de « sauvegarde » dans l’accord de libre-échange UE-Maroc.
Il est donc grand temps de réviser les accords UE-Maroc afin que les producteurs
français ne soient plus concurrencés à outrance sur leur période de production (avril-octobre).
Une origine Maroc illisible pour les consommateurs
Les mouvements agricoles de ces derniers mois et le mouvement « #balancetonorigine » ont permis de soulever de nouveau l’enjeu majeur de la transparence de l’origine des fruits et légumes, qui est également une demande forte des consommateurs. Ainsi, le baromètre Interfel 2023 de confiance envers les fruits et légumes frais2 démontre que 63 % des Français placent l’origine comme leur 2e critère d’achats.
Une mobilisation indispensable des futurs députés européens et des pouvoirs publics.
Dans le cadre des élections européennes, les producteurs français de tomates demandent
aux futurs députés européens de se mobiliser en faveur :
• d’une révision des accords UE-Maroc portant sur les produits agricoles ;
• d’une révision du règlement information consommateurs visant à un affichage plus
visible pour les consommateurs français de l’origine des produits :
➢ Impression du drapeau du pays producteur avec une hauteur de 15 mm minimum. Et à proximité immédiate du drapeau : conserver la mention écrite d’origine selon la hauteur de corps de caractère spécifiée dans l’actuel règlement Information consommateurs.
➢ Mention du marquage d’origine du produit apposée sur la face supérieure de
l’emballage du produit (face la plus visible en rayon).
➢ La mention du lieu et du pays d’emballage doit être écrite en taille de caractère
inférieure à celle du pays d’origine.