Incroyable : la plupart de nos élus roussillonnais, plus particulièrement les maires qui se sont succédé sur leurs estrades communales pour présenter leurs voeux de “belle et heureuse année” à la population – se gargarisant essentiellement pour s’autocongratuler sur leur bilan municipal dans des envolées égocentriques sans la moindre pudeur -, n’ont (presque) pas dit un mot sur la Santé… si ce n’est pour nous la souhaiter “bonne” dans une démarche de réflexologie et de pure démagogie, évidemment !

 

 

Mis à part, peut-être, à de rares exceptions comme Louis Aliot (RN), nos élus catalans semblent faire fi du désert médical qui, désormais, pourtant, dans l’opinipon publique locale, est devenue LA priorité des inquiétudes et du lien social au quotidien… et, surtout, qui menace le développement et les équilibres sociétaux du territoire.

En effet, si le Premier Magistrat de Perpignan a consacré un long chapitre sur la Santé lors de son discours pour la traditionnelle cérémonie des voeux aux Perpignanaises et aux Perpignanais, c’est loin d’être le cas pour l’écrasante majorité des 226 maires des P-O qui n’en ont dit mot. Ni (les) maux, d’ailleurs.

Louis Aliot, dans son intervention, a notamment souligné que “concernant la Santé, première préoccupation des Perpignanais, la situation se tend. Bon nombre de nos concitoyens n’ont plus de médecins traitants et le démoigraphie médicale demeure défavorable, du fait de nombreux départs à la retraite de médecins, non remplacés. Selon les données de 2023, 15% des Perpignanais âgés de plus de 17 ans sont en recherche d’un médecin traitant, représentant, au total, 11 000 patients en demande (…)”.

A Argelès-sur-Mer, environ 12 000 habitants permanents désormais, il n’y a plus d’angiologue, qu’un seul cardiologue, etc.-etc. Un habitant nous confie : “J’ai mon ophtalmo à Port-Vendres, mon cardiologue à Amélie-les-Bains, mon endocrinologue et mon dentiste à Perpignan, j’ai trouvé par chance un dermatologue à Cabestany… Heureusement, j’ai ‘toujours” mon médecin généraliste traitant à Argelès ! Mais comment font ceux qui n’ont pas de véhicule pour se déplacer ? Ah, j’allais oublier, quand je dois faire une prise de sang, je vais à Elne ou à Port-Vendres, car le labo d’Argelès-sur-Mer est saturé dès 8H du matin, c’est black friday tous les jours tellement il y a la queue à certaines heures !, on doit se garer sur le parking du magasin Darty…”.

D’autres témoignages affluent quotidiennement dans notre rédaction : trois-six à huit mois d’attente, voire une année, pour un rendez-vous chez un dentiste, chez un dermatologue, chez un cardiologue… “et encore quand le professionnel de santé accepte de nouveaux patients !”.

Il serait grand temps, dans les P-O, que l’Agence Régionale de Santé (l’ARS), la CPAM, les collectivités locales et territoriales, l’Association des Maires de France (l’AMF66) retroussent les manches et se mettent à la même table pour enfin prendre le problème à bras le corps, car il y a vraiment urgence sur le territoire. Des solutions doivent être trouvées pour rendre ce dernier plus attractif : pourquoi ne pas aller faire du lobbying dans les facultés de médecine (Lille, Montpellier, Strasbourg, Toulouse III Paul-Sabatier, Versailles…) afin d’attirer les étudiants ? Mais pour cela, il faut y aller avec des “biscuits”

 

L.M.