José Maria Rodriguez, Consul d’Espagne à Perpignan, et Louis Aliot, maire de Perpignan, vice-président de la communauté Urbaine Perpignan-Méditerranée Métropole (PMM).

 

A l’occasion de la remise de la médaille de la Ville de Perpignan à José Maria Rodriguez, Consul d’Espagne à Perpignan, et ce en présence du personnel du consulat et de personnalités locales, le maire Louis Aliot a prononcé un discours dont nous publions ci-dessous l’intégralité :

 

 

 

-“Monsieur le Consul,

Mesdames et Messieurs les personnels du Consulat,

La vie de la cité, la vie politique au sens noble du terme, est faite d’idées, d’actions, mais aussi de symboles. Votre présence ici aujourd’hui en est.

En tant que maire de Perpignan, je tenais à vous recevoir ici à l’hôtel Pams et ceci pour plusieurs raisons.

Tout d’abord les liens entre Perpignan et l’Espagne sont anciens et ceci est bien naturel étant donné notre position géographique. L’Espagne a d’ailleurs montré toute l’importance qu’elle attachait à notre ville depuis bien longtemps puisque votre consulat a été créé en 1833.

Il était donc naturel que le maire de Perpignan, et par la même la ville tout entière, rendre hommage à cet attachement de votre pays à notre ville.

Si ce consulat est installé depuis si longtemps à Perpignan, c’est aussi parce que de nombreux ressortissants espagnols se sont aussi installés à Perpignan et ceci pour des raisons très diverses. La présence espagnole est donc aussi un marqueur important de notre ville. L’Espagne fait partie de cette identité multiple, pleinement méditerranéenne de Perpignan.

Je tenais aussi à vous rendre hommage, à vous Monsieur le Consul, mais aussi à vous tous qui formez le personnel consulaire en poste dans notre ville. Car votre présence est loin d’être seulement symbolique.

Chaque jour, vous assumez une mission de service public à la fois dans l’intérêt de vos concitoyens et des échanges nécessaires entre nos pays respectifs.

Je prendrai deux exemples :

Tout d’abord, au plus fort de la crise sanitaire, vous êtes venus en aide à de très nombreux ressortissants espagnols en difficulté ici-même à Perpignan et plus largement dans l’ensemble de notre département des Pyrénées-Orientales. Cette mission de service public, vous l’avez assumé alors que vous-mêmes étiez parfois touchés directement par le COVID-19.

Concernant nos problématiques communes, nous partageons malheureusement les mêmes difficultés en matière d’insécurité et notre situation transfrontalière rend plus que jamais nécessaire une coopération accrue entre les services de sécurité de nos pays. Je pense bien sûr à la lutte contre toutes les formes de trafics et à la lutte contre les filières d’immigration clandestine qui exploitent la misère humaine et font de leur commerce les drames qui se jouent ailleurs dans le monde, au Maghreb et en Afrique subsaharienne notamment.

Mais parce que les liens entre Perpignan et l’Espagne sont tout simplement naturels, nous devons aller plus loin encore. Ensemble, nous devons nouer des partenariats économiques, culturels dans lesquels chacun pourra trouver son compte.

Avec vous Monsieur le Consul, nous nous sommes déjà mis au travail et des idées ont déjà germé. Je sais qu’elles pourront se réaliser dans les prochains mois car nous partageons cette même volonté d’œuvrer dans l’intérêt général.

Je tiens à le dire sans détour ici. L’Espagne est un grand pays et une grande démocratie. Comme la France, votre pays a sa propre histoire qui comporte ses pages glorieuses et ses pages plus difficiles. Il n’appartient pas à la France de la juger ou de stigmatiser telle ou telle période.

Parce que la France et l’Espagne sont deux états souverains, nous nous devons de respecter les débats internes à chacun de nos pays et non de vouloir souffler sur quelques braises pour des raisons plus ou moins avouables.

La souveraineté, ce n’est pas un repli sur soi. C’est seulement le respect de la liberté des nations et des peuples qui les composent. La souveraineté, c’est accepter les différences et savoir en faire une richesse commune.

Certains ici veulent opposer l’Espagne à la Catalogne au point, trop souvent, de caricaturer les évènements. Cette conception purement idéologique est plus qu’une erreur. C’est une faute au regard de l’histoire passée comme de celle à venir.

Le rôle d’un maire n’est pas de chercher à diviser mais d’unir. Et parce que les liens entre Perpignan et l’Espagne sont tout simplement naturels, vous ne me trouverez jamais du côté de ceux qui cherchent à diviser, à séparer.

Bien au contraire, nous allons renforcer notre coopération et ceci tant dans l’intérêt des habitants de Perpignan que ceux de l’Espagne.

Tel est donc le sens de cette réception et c’est aussi la raison pour laquelle j’ai l’honneur de vous remettre, Monsieur le Consul, et à travers vous à l’ensemble de vos personnels, la médaille d’honneur de la Ville de Perpignan.

 

Louis Aliot, maire de Perpignan