La scène se déroule dans l’hémicycle de la communauté Urbaine Perpignan Méditerranée Métropole (PMM), à l’Hôtel de l’Agglo, boulevard Saint-Assiscle, à Perpignan donc. C’était dans la matinée d’hier, vendredi 9 décembre, lors de la traditionnelle Conférence hebdomadaire des trente-six maires ; rien à voir avec l’émission télévisée des années cinquante à soixante, “Les 36 chandelles”, animée par Jean Nohain, quoi que…

 

Très remonté contre PMM, Alain Ferrand (Divers Droite), maire du Barcarès, n’a pas mâché ses mots, hier matin, contre la gouvernance de ladite intercommunalité, notamment contre son président actuel, Robert Vila (Divers Droite), par ailleurs maire de Saint-Estève et conseiller départemental.

Alain Ferrand reproche à Robert Vila de ne pas avoir honoré une promesse de son prédécesseur au perchoir métropolitain, Jean-Marc Pujol (LR/ Les Républicains), l’ancien maire de Perpignan, à propos de la réalisation d’un rond-point à proximité de la passerelle routière barcarésienne qui actuellement permet de relier (non sans insécurité et difficulté) le territoire de la commune du Barcarès au Pôle Nautique de PMM à la ville de Canet-en-Roussillon. Tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’un tel rond-point est plus que jamais nécessaire pour désenclaver la situation, tant dans le trafic routier que dans le débat politique.

“Tout le monde”, sauf Robert Vila et sa Majorité, qui n’auraient toujours pas trouvé la moindre trace écrite de cette promesse Pujoliste. En plus, il y a un hic de taille, si à l’époque la réalisation d’un tel rond-point avait été estimée à environ 1 million et demi d’euros, aujourd’hui  le même projet coûterait trois fois plus cher, d’où la réticence de Robert Vila.

Mais Alain Ferrand n’en démord pas. Il veut son rond-point. Sinon il menace de bloquer l’accès à la passerelle. Le maire du Barcarès, sur ce dossier là en tout cas, annonce qu’il ne capitulera pas. Pas question, même à l’approche des fêtes de fin d’année, d’être chocolat ! On peut aisément imaginer que dans ce combat Alain Ferrand a du biscuit, car son plus proche collaborateur aujourd’hui, Michel Sitja, était hier le Directeur de cabinet d’un certain Jean-Marc Pujol, à la ville (mairie de Perpignan) comme à la campagne (PMM). Donc, forcément, l’éminence grise sait. Ou doit savoir quelque chose concernant cette promesse qui tient tant et tant à coeur à Mystère (prononcer “Mister”) Ferrand.

Lorsqu’on connait le Premier magistrat du Barcarès, on imagine volontiers qu’il n’embauche et s’entoure jamais par hasard. Et il est rarement aussi puissant et heureux que lorsque ses ennemis d’hier viennent se nourrir dans sa main, une façon d’assouvir son pouvoir local et d’affirmer son influence sur l’échiquier politique départemental.

De son côté, Robert Vila n’est pas prêt lui non plus de lâcher ni la corde ni du lest. D’ailleurs, au passage, il se délecte du haut de son trône métropolitain de rappeler que la commune du Barcarès serait redevable de plus d’1 million d’euros à la communauté Urbaine…

Hier encore, c’est à coups de “Menteur !”, de “Voleur !”, et aussi d’autres noms d’oiseaux que le dialogue communautaire aurait permis à l’un et à l’autre d’échanger. Un metteur-en-scène serait même sur le coup d’acheter les droits d’auteur pour proposer une série à proposer sur Netflix… Vous le croyez, vous, ça ?

 

L.M.