Le 20 avril, dans ces mêmes colonnes, nous évoquions une affaire judiciaire en cours en relation avec l’Office Public de l’Habitat du département des P-O, l’OPH66. Affaire qui avait conduit la Brigade financière de Marseille (Bouches-du-Rhône) à s’intéresser de près au fonctionnement de certains professionnels artisans dans le Bâtiment, et non des moindres, soupçonnés d’agissements pour le moins répréhensibles dans l’attribution de marchés publics
De source non autorisée mais généralement bien informée, une quinzaine de personnes, à ce jour, auraient été entendues par les enquêteurs, dans diverses brigades territoriales de la Gendarmerie des P-O – au Boulou, à Canet-en-Roussillon, à Port-Vendres, à Saint-Génis-des-Fontaines, à Thuir… – qu’à Marseille, certaines auraient été mises en examen dans la foulée sans que l’on en connaisse précisément les noms, ni les fonctions ni les raisons exactes.
Par ailleurs, des perquisitions auraient eu lieu dans diverses mairies des P-O ainsi que dans des bureaux de l’OPH66* à Perpignan, dont certains responsables auraient été entendus. Car au-delà de chefs d’entreprise, des élus et des décideurs pourraient être concernés.
L’enquête serait partie du suicide – dans des conditions plus ou moins obscures – d’un habitant du département qui avait été placé en garde à vue à la gendarmerie de Thuir pour des faits relevant d’une banale affaire de droit commun.
L’individu en question aurait laissé une lettre dans laquelle il dénoncerait certains dysfonctionnements, dans l’attribution suspecte et corruptive de marchés publics générés par l’OPH66, ainsi que de “fraternelles” complicités entre certains élus et des chefs d’entreprises redevables.
A ce stade de l’enquête, parmi les élus entendus, essentiellement des maires, un seul – Gilles Foxonet, maire de Baixas -, a été mis en examen par la juge d’instruction en charge du dossier. Ce dernier d’ailleurs se dit entièrement serein et confiant : “Je n’ai rien à me reprocher, l’enquête en cours permettra de le démontrer. Je m’en suis expliqué dans les moindres détails auprès de Mme la Juge d’instruction. Je n’ai absolument rien à cacher, je lui ai apporté toutes les preuves de mon innocence. Je ne crains rien pour la suite des événements”.
A ce jour, parmi les faits (re)connus et charriées par l’insistante rumeur publique, d’autres éventuelles mises en examen pourraient concerner des professionnels du Bâtiment, mais aucun dirigeant ou un quelconque personnel de l’OPH66.
L.M.
*Le Conseil d’Administration de l’OPH66 est présidé par Toussainte Calabrèse, par ailleurs vice-présidente socialiste du Département66 (à majorité politique PS-PCF) et maire de Caudiès-de-Fenouillèdes (Vallée de l’Agly). L’Office 66 est un grand acteur du logement social dans la Région Occitanie, puisqu’il est à la tête d’un parc immobilier de 11 000 appartements et maisons répartis sur 130 communes des P-O (soit une présence dans plus de 1 commune sur 2 !).