*Par Claude Barate, universitaire, député honoraire

 

-La Nouvelle-Calédonie est en flamme. Une fois encore, une partie des populations kanak, conteste dans une violence inouïe les bases d’un accord préalablement accepté il y a plus de trente ans.

Ces populations sont poussées par le refus de l’intégration républicaine, une situation sociale difficile et des forces étrangères voulant remettre en cause la présence de la France dans le Pacifique (Chine, Azerbaïdjan, vraisemblablement Russie).

Les trois référendums ont eu dans les conditions limitées de vote qui avaient été acceptées par toutes les parties. Le dernier référendum, pourtant demandé par les canaques, a eu lieu, même si une partie des canaques a souhaité au dernier moment s’abstenir pour pouvoir contester, encore et encore, la décision du peuple souverain.

Les trois référendums ont donné une majorité nette en faveur du maintien du territoire dans la République française.

Dans le cadre d’une politique, dite de décolonisation par des instances de l’ONU, il convient désormais d’ouvrir le droit de vote à tous les citoyens français de l’île. C’est ce qu’on appelle le dégel du corps électoral.

Pour les élections nationales et européennes, tout le monde vote.

La question se pose uniquement pour les élections locales des provinces. Organisée en trois provinces, la Nouvelle-Calédonie est dirigée pour les deux provinces du nord et du centre par des représentants canaques. Le sud, autour de Nouméa est dirigé par des représentants issus des immigrations européennes depuis 150 ans.

Parce qu’ils veulent garder leur domination sur la direction des deux régions qu’ils dirigent, des mouvements canaques ont peur d’un élargissement du corps électoral qui pourrait ne pas leur donner une majorité.

Le projet de loi d’élargissement du corps électoral doit passer en France par une modification constitutionnelle qui doit être votée en termes identique par les deux assemblées, puis ratifié par la voie du référendum national ou du Congrès (Réunion de l’Assemblée Nationale et du Sénat) à la majorité des 3/5e.

Le projet a été voté par les deux assemblées, qui ont décidé de retarder le dégel total du corps électoral à plus tard et ont retenu un corps électoral élargi aux personnes arrivées ou nées sur le territoire depuis 10 ans. Ce qui permet ainsi d’intégrer également, et de jeunes natifs canaques et des nouveaux arrivants installés depuis dix ans.

Face à l’émeute, je m’attendais, à un soutien total des forces politiques nationales. J’espérais qu’en réponse aux difficultés rencontrées par les jeunes canaques, le corps politique réponde en proposant des formations qualifiantes. Je me rappelais la phrase de Nelson Mandela quand j’avais eu l’occasion de le rencontrer, juste avant qu’il accède au pouvoir « le plus dur sera d’expliquer à mes compatriotes que l’égalité politique n’entraine pas l’égalité économique qui ne vient qu’avec un travail rigoureux de formation et de travail ».

Je m’attendais à quelque chose comme cela, et puis j’ai vu une partie de la gauche se déchainer sur la légitimité du vote pour les ressortissants d’origine européenne.

D’un seul coup, les « blancs » n’étaient pas légitimes à voter. Seul le peuple canaque avait le droit de s’exprimer pour garder son identité.

Que demain, avec le départ éventuel des blancs, la Nouvelle-Calédonie devienne chinoise et que les canaques soient asservis comme les ouigours, ne leur pose pas de problème. Que la France perde une représentation maritime dans le Pacifique qui lui permet d’être une grande puissance maritime ne leur pose pas davantage de problèmes.

Non, ce qui compte c’est de reporter cette haine raciale sur les « Blancs ».

Et les contradictions ne les gênent pas.

En Nouvelle-Calédonie, les habitants français depuis 150 ans n’auraient pas le droit de voter, mais en France, les mêmes déposent des propositions de loi autorisant les immigrés à voter pour les élections locales.

Comprenne qui pourra !

 

*Par Claude Barate, universitaire, député honoraire Â