Le jeudi 5 octobre 2023, les élus du Département66 réunis à Perpignan seront appelés à voter, à 14H 30, en séance publique…
-“Une décision historique : le port sera donné en concession pour 75 % à la Compagnie Fruitière pour une durée de quinze à trente ans, qui aura l’avantage d’être à la fois celui qui paie et celui qui encaisse. La Chambre de Commerce et d’Industrie des P-O (CCI66) gardera un strapontin.
L’Etat Jupitérien en voulait au port de Vénus et, méthodiquement, préfet après préfet, Premiers Ministres à Première Ministre, on assiste à l’anéantissement d’abord du site insulaire central, puis à celui des milliers de tonnes de vestiges, passés au broyeur et, enfin, à la finition en béton confiée à un préfet qui, en guise de remerciement (?), a rejoint Jupiter en son Palais de l’Elysée…
Sauf, si les élus comprenaient quelle erreur historique ils vont soutenir : la cité portuaire, la plus ancienne de France, terminera en « république bananière ». L’anse des Tamarins et son linceul de béton seront recouverts d’un immense hangar et d’empilements de conteneurs.
Mais pourquoi faire assumer les soixante-quinze millions d’euros du quai et de ses accessoires au contribuable des P-O qui devra payer l’addition parce que l’Europe, l’Etat et la Région auront toujours refusé de financer ce projet sans intérêt économique. Pourquoi mettre de telles sommes pour le trafic d’un navire par semaine ?
L’aménagement du quai Dezoums, le bétonnage de la plage historique des Portvendrais, vient rajouter une superficie de 1,5 hectare aux quelques six hectares du Pla du Port.
Ce bétonnage se fait au détriment d’un espace littoral remarquable que le Plan Local d’Urbanisme (PLU) de Port-Vendres aurait dû protéger définitivement en le classant comme tel, mais qui a dû certainement céder à des pressions politiques.
Le résultat est une horreur aux plans paysager et environnemental : l’hôtel des Tamarins disparaitra derrière un empilage de containers et/ou d’entrepôts frigorifiques.
Depuis 1840, le territoire de Port-Vendres a été amputé de ses meilleurs terrains. Les treize hectares perdus auraient permis, comme pour les communes voisines, de développer un centre-ville, des équipements, des entreprises et des espaces publics attractifs.
Ainsi, pourrait-on presque parler de déprédation, au seul bénéfice du leader mondial de la banane (?), pour qui le Département66 vient dérouler un tapis rouge sans réelle contrepartie, ni pour les contribuables catalans qui financent l’essentiel du projet, ni pour la commune qui doit observer, sans rechigner, la destruction de ses meilleurs terrains et sites littoraux (…).
La Compagnie Fruitière bientôt concessionnaire, suite à un appel d’offres sans autre concurrent, va verser annuellement environ 140 000€ pour des locaux frigorifiques et des terre-pleins d’entreposage. Autant le dire ici : une obole !
Le financement du nouveau quai et des aménagements annexes et d’accompagnement vont coûter entre cinquante et quatre-vingt millions d’euros… avec une participation envisagée de la Compagnie Fruitière de 9 millions d’euros seulement.
Cette comédie tragique dure depuis maintenant vingt-quatre ans, près d’un quart de siècle.
Mesdames et messieurs les conseillers départementaux, réveillez-vous ! Ne vous fiez pas aux documents illisibles joints dans votre dossier. Exigez un audit sur les vingt-cinq ans écoulés, vous serez surpris.
Ne participez pas à l’assassinat de Vénus et d’un des plus importants sites archéologiques d’Europe !”.
Les signataires : Gérard Saurel, Jean Claude Bisconte de Saint-Julien (Port-Vendres et Portvendrais), Dany de Vera (CODEP- Collectif de Défense de l’Emploi et du Patrimoine naturel ), Hervé Gardoux (Collectif des Tamarins).