À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’INSEE publie ses données 2023 sur les écarts de salaires entre les femmes et les hommes dans le secteur privé. Si les inégalités ont diminué depuis 1995, la situation reste préoccupante, avec un écart de revenu salarial de 22,2 % en 2023, en faveur des hommes. Ce qui signifie qu’en moyenne, les femmes gagnent 21 340 €uros annuels, contre 27 430 €uros pour les hommes, soit une différence nette de plus de 6 000 euros par an

 

Bien que l’on puisse voir des signes positifs dans une diminution d’un tiers de l’écart salarial depuis 1995, des inégalités profondes demeurent. En 2023, même lorsque l’on compare les salaires à temps plein, c’est-à-dire en excluant les différences de volume de travail, les femmes continuent de percevoir des salaires inférieurs de 14,2 % à ceux des hommes pour un travail équivalent. Ce chiffre est particulièrement frappant quand on analyse que cette réduction des écarts a été alimentée en grande partie par des progrès dans l’accès au travail à temps plein !

Les différences de salaires entre les sexes ne se limitent pas au volume de travail. Elles sont également largement dues à la répartition genrée des professions, les femmes occupant des postes moins rémunérés, souvent dans des secteurs tels que les services ou le commerce, tandis que les hommes dominent les secteurs les plus rémunérateurs comme l’informatique ou l’ingénierie. En 2023, seulement 24 % des 1 % des postes les plus rémunérés dans le secteur privé sont occupés par des femmes. Cette inégalité dans l’accès aux postes à forte rémunération persiste malgré des comparaisons entre hommes et femmes occupant le même poste dans la même entreprise, où l’écart est de 3,8 %.

Autre indicateur significatif, les femmes ayant plusieurs enfants souffrent de réductions de salaires significatives et de carrières plus ralenties. En 2022, l’écart des salaires entre les mères et les pères de trois enfants ou plus a atteint 40,9 %. Ceux-ci résultent des baisses salariales qui suivent la naissance d’un enfant et de la difficulté à maintenir une carrière à la même vitesse que celle des pères, souvent en raison des interruptions de travail ou du recours à des emplois à temps partiel.

Ces chiffres publiés par l’INSEE ne sont pas seulement des statistiques, ils sont le reflet de l’injustice systémique à laquelle les femmes font face dans le monde du travail. Pour véritablement éradiquer ces inégalités, il est impératif que les entreprises et les politiques publiques prennent des mesures fortes.

Cela inclut des efforts pour garantir un accès égal aux métiers et secteurs les plus rémunérateurs, une rémunération égale pour un travail de valeur égale, ainsi qu’un soutien renforcé aux femmes enceintes et mères pour assurer une véritable égalité des chances au sein de l’emploi.

Au-delà des leçons permanentes dispensées par les féministes de salon, engagées dans une lutte anti-masculine, il est grand temps que l’égalité salariale et réelle « Homme-Femme » soit inscrite dans les priorités nationales et que soit mis fin à ce déséquilibre, afin de garantir aux femmes, quelle que soit leur situation professionnelle ou familiale, la juste rémunération qui leur est due.

 

Sophie Blanc (RN), députée de la 1re circonscription des Pyrénées-Orientales
*Permanence Parlementaire – 158, avenue Georges Guynemer 66100 Perpignan – Tél. 04 11 30 08 44