Samedi soir, à l’occasion de la traditionnelle cérémonie de voeux à la population du Barcarès, Mme le maire, Mme Joëlle Ferrand, a annoncé le rachat au groupe Partouche, du paquebot-casino “Lydia”…
Mme Joëlle Ferrand a pris de court tout le monde, à commencer par les décideurs et les grands communicants locaux, qui ne s’attendaient surtout pas à un tel scoop !
D’autant qu’au commencement de son discours de voeux à la population barcarésienne, entretenant un suspens, Mme le maire avait quelque peu brouiller les pistes. Jugez plutôt : “Cette cérémonie revêt pour moi un caractère un peu spécial. Tout d’abord, parce que je vous réserve ce soir quelques bonnes nouvelles… Pour clore mon intervention, je vous ferai une annonce que certains d’entre vous pensent peut-être connaître depuis quelques mois, mais qui surprendra… Mais je ne vous en dit pas plus pour l’instant (…)”.
Ce n’est effectivement qu’en fin de discours, vingt-sept pages (écrites en gros caractères) plus loin, que Mme Joëlle Ferrand, entrant dans le chapitre de sa conclusion, dévoilera : “Au terme de ce discours, mêlant retours sur 2010 et perspectives 2011, et avant de conclure, il me reste à vous annoncer cette nouvelle que vous attendez tous, au moins depuis le début de mon discours ; je vous annonce que j’ai décidé dans l’intérêt de tout un quartier et de notre station balnéaire de proposer lors de la prochaine séance du conseil municipal : le rachat du paquebot “Lydia”, par la Commune. Ainsi, le Paquebot des sables, cet emblème de Port-Barcarès, que certains n’avaient pas hésité à qualifier de “Tour Eiffel du littoral catalan !”, connu même à l’étranger (et jusque dans les lieux très branchés de Tokyo au Japon), rejoindra le patrimoine de nos bâtiments publics, et reprendra ainsi la place qu’il mérite au sein de notre ville. Il abritera une antenne de notre Office de tourisme, et il sera le point de départ de la visite de l’Allée des Arts. Il deviendra un véritable centre d’attractions à envergure départementale et régionale, avec un rayonnement national j’en suis convaincue. Comme je vous l’avais déjà laissé entendre, ce projet me tient particulièrement à coeur, et j’espère que nous pourrons lors du prochain week-end des propriétaires, hisser ensemble, en guise de pavillon, les couleurs du Barcarès sur les mâts du Lydia (…)”.
Mme le maire n’a donné aucun élément sur le montant de la transaction.
Visiblement, dans l’entourage du Premier magistrat, seule une poignée de proches étaient dans la confidence, l’un de ceux-ci d’ailleurs ayant confirmé, samedi soir, “que les négociations avec le groupe Partouche s’étaient tenues dans la plus grande discrétion pour ne pas faire capoter le projet”.
En tout cas, l’annonce de ce rachat a suscité un grand enthousiasme dans les rangs du public, nourri d’un tonnerre d’applaudissements.
Bref rappel historique, selon le site Wikipédia : le Lydia est un navire de croisière construit en 1931 au Danemark et initialement baptisé “Moonta”. Sa longueur est de 90 mètres et il peut transporter alors 140 passagers.
Après avoir navigué dans les mers australes sous pavillon australien jusu’en 1955, puis en Méditerranée sous pavillon grec (car racheté par la compagnie Hellenic Mediterranean Lises qui le rebaptise “LYDIA” et double sa capacité d’accueil), il fut désarmé en 1967.
Racheté par la SEMETA – dont le président, Gaston Pams, cherchait un symbole puissant “pour marquer la naissance des stations balnéaires du Barcarès et de Leucate dans de la Mission interministérielle Racine – il est depuis échoué sur la plage du Barcarès, dont il est devenu effectivement un des symboles touristiques fort.
En 1974, le paquebot est revendu à un groupe japonais qui y installe une discothèque et un casino. De 1988 à 2000, le Lydia passe entre les mains de divers propriétaires (dont Claude Florensa des casinos “Moliflor” devenus aujourd’hui “JOA”)… et croûle sous la rouille.
En 2000, le groupe Partouche – 55 casinos dont 47 en France, avec 5 967 machines-à-sous, ainsi que 19 hôtels, 130 restaurants, 5 spas, 2 golfs… – rachète le Lydia avec pour objectif “de lui redonner son lustre d’il y a trente ans”.
En 2004, après la discothèque et le restaurant, c’est au tour du casino de rouvrir ses portes : le Lydia fait alors peau neuve et, au mois de juin 2005, une dotation de 51 machines-à-sous est accordée