(Vu sur la Toile)

 

« À la vie, à la terre : Maroc, au nom des oasis » : des diamants de la plus belle eau
(Rédaction Le Figaro)

 

 

Le Figaro.- Deux tiers des palmiers ont disparu depuis le début du siècle dernier au Maroc, royaume où l’eau a toujours été précieuse et qui se trouve aujourd’hui en stress hydrique maximal.

Autant dire qu’en matière de résistance et de résilience climatique, les oasis du sud de ce pays ont des choses à nous dire. Sur place, dans les vallées du Drâa-Tafilalet ou du Toudra, anciens couloirs caravaniers, à Tinghir, à Tinejdad dans la province d’Errachidia, ou dans la palmeraie encore biblique bien que de plus en plus vulné­rable de Skoura, Chloé Nabédian fait le tour des techniques traditionnelles de ­collecte et d’adduction d’eau, des cultures et élevages ancestraux.

Du maître répartiteur d’eau calculant le temps de débit avec son antique clepsydre à la récente université agronomique de Benguerir, en ­compagnie de scientifiques comme avec des paysans pleins de bon sens et les ­derniers bergers semi-nomades des terres arides, c’est tout un génie qui est ainsi synthétisé, écologique avant l’heure. À la fois immémorial et très utile pour la post­modernité.

 

Puits connectés

 

Qu’est-ce qu’une oasis  ? « Un laboratoire, une grande école, une encyclopédie pour tout ce qui est rare », répond le géologue Lahcen Karibi. Rareté du sol fertile, des produits, des familles autochtones. « On tente de maintenir le système traditionnel d’autosuffisance à tous les niveaux », ­ajoute-t-il.

Les ennemis, ce sont bien sûr les exploitations intensives. Mais toujours aussi, plus néfastes que jamais, ce soleil, ce sable, ce vent, ces incendies…

Pour recycler les eaux usées, on cherche la solution la plus pratique. Occasion de redécouvrir et de réparer le titanesque réseau des khettaras, puits connectés souterrains qui maillent sans l’abîmer la longue mais mince nappe phréatique infradésertique. L’équipement qui remonte ici au VIIIe siècle est candidat au classement à l’UNESCO. « Si les oasis disparaissent, automatiquement le désert arrivera chez vous. Nous sommes votre rempart  », prévient Lahcen Karibi. Mais il est optimiste.

(Source journal Le Figaro)