En cette fin d’année 2017 notre département est en deuil.
Jamais nous ne pouvions imaginer que le pire des malheurs serait au rendez-vous à l’intersection d’une route et d’une voie ferrée, pour nous anéantir dans une peine que nous ne pourrons jamais oublier.

Nous sommes en ces instants de pleurs partagés, proches de toutes les victimes de cet abominable drame. Nos pensées vont aussi vers ceux qui chaque jour transportent nos enfants scolarisés, transporteurs et conducteurs, particulièrement au personnel roulant qui a la lourde charge de transporter, par routes ou voies ferrées, dans notre département, tous ceux dont la mobilité est nécessaire.
Il y a peu, Mme Elisabeth BORNE, ministre des Transports, présidait à Prades une réunion sur les Assises Nationales de la Mobilité. Le jour de sa venue un accident avait lieu entre un train et un camion au passage à niveau de Bouleternère, sur la RN-116. Madame la ministre annonçait ce jour-là que la RN-116 sécurisée DUP 2008 d’Ille-sur-Têt à Prades, ne pourrait être réalisée par manque de moyens financiers, préférant des études nouvelles sur un projet qui s’était déjà révélé en 1998 irréalisable.
Ce projet est un palliatif, aux études coûteuses, pour un usage politicien.
Nous plaignons les conducteurs d’autobus qui devront continuer à traverser, avec des véhicules chargés d’enfants ou d’adultes, les voies SNCF entre Ille-sur-Têt et Prades, dont les très dangereux passages à niveaux de Bouleternère et de Marquixanes qui, dans l’histoire, ont connu eux-aussi des drames de la RN-116. La mémoire nous rappelle l’accident d’un autocar télescopé à Marquixanes, faisant plusieurs morts.
Mais aussi les passages à niveaux des routes de dessertes des villages, de Tarerach, Eus ou Arboussols pour ne citer que ceux là.
Il n’y a pas d’argent entendons nous à chaque instant dans la bouche de ceux qui, par mandats électoraux, se sont engagés à nous représenter et à nous protéger.
Faire l’impasse des investissements pour la sécurité, qu’elle soit routière ou ferroviaire, c’est faillir !
Comment peut-on comprendre que des véhicules modernes soient équipés pour rouler en toutes sécurités sans chauffeur, dans la densité du trafic, alors que, chez nous, des passages à niveaux sont encore archaïquement sécurisés.
Mesdames, Messieurs des plus hautes instances de l’Exécutif, votre responsabilité de gestionnaire est engagée.
Ne fuyiez pas, s’il vous plait, cette responsabilité dans notre département, alors qu’en d’autres endroits de France, à Paris et au tour des grandes agglomérations, vous allez investir pour préparer demain et 2024, tant en matière de transports que de sécurité.
Serions-nous dans une France ou les uns auraient, alors que les autres ne devraient se contenter que de rien ?
C’est malheureusement ce qui est en train d’arriver, dans les Pyrénées méditerranéo-catalanes !

Le président du Collectif d’Union pour la RN-116/ DUP 2008 – Lucien BAILLETTE.