(Vu sur la Toile)
Le New York Times saisit la justice pour dévoiler des SMS échangés entre Pfizer et Von der Leyen
(Article de Lucas Rojouan • Rédaction quotidien régional Ouest France)
Ouest France.- Le New York Times a saisi la justice pour obliger la Commission européenne à publier les SMS échangés entre sa présidente, Ursula Von der Leyen et le patron de Pfizer, l’entreprise fabricante de vaccins contre le COVID-19, a rapporté, lundi 13 février 2023, le média américain « Politico ».
La pression s’accentue. Le New York Times a décidé d’attaquer en justice la Commission européenne au prétexte que l’institution n’a pas encore rendu public les SMS échangés entre sa présidente, Ursula Von der Leyen et le PDG de l’entreprise pharmaceutique Pfizer, au cours de la pandémie de COVID-19. Le journal américain a donc déposé le 25 janvier dernier une requête auprès de la Cour de justice des Communautés européennes (CJUE), rapporte le site Politico, le lundi 13 février 2023. Une information confirmée par Euractiv, le réseau de médias européens.
Chasse gardée sur les SMS envoyés
Le New York Times avait été le premier média à dévoiler l’affaire dite « des SMS » en avril 2021. En pleine pandémie, l’Union européenne cherche à obtenir des doses de vaccins en grande quantité et reste sous le feu des critiques à cette période. C’est alors qu’Ursula Von der Leyen confie au journal qu’elle échange directement avec Albert Bourla, le patron du géant américain Pfizer.
Objectif des négociations : l’achat d’1,8 milliard de doses de vaccins. Celles-ci se révéleront plus coûteuses que prévu, avec un prix unitaire finalement fixé à 19,50 € au lieu de 15,50 €, comme convenu. Enquêtant sur ce contrat lucratif, Alexander Fanta, un journaliste allemand pour Netzpolitik, demande à accéder aux tractations. Il obtiendra quelques courriers, mais jamais les SMS échangés. La Commission arguant qu’ils avaient disparu et que leur recherche n’avait donné « aucun résultat ».
Ces contenus doivent être révélés
Saisie par Netzpolitik, la médiatrice européenne, Emily O’Reilly, avait demandé à la Commission européenne d’examiner ces SMS et de les rendre publics. Faute d’avancée sur ce dossier, elle avait considéré que le manque de volonté de la Commission européenne laissait une « regrettable impression d’une institution européenne qui n’est pas franche sur des questions d’intérêt public majeures ».
A contrario, le vice-président de la Commission, Margaritis Schinas, avait pour sa part estimé que « personne ne peut négocier la complexité de ces contrats, par SMS ou seul ». « Il s’agissait d’une procédure très bien structurée entre les États membres et la Commission », avait-il ajouté le 26 octobre, rapporte le réseau Euractiv. À ce jour, le New York Times n’a pas souhaité réagir, écrit de son côté Politico.