Communiqué de Pierre CONTET, conseiller municipal d’Estagel, président d’Estagel 21.

 

 

“La rumeur d’une fermeture de classe à l’école maternelle fait réagir les parents d’élèves d’Estagel qui – à bon droit – s’organisent, protestent, manifestent et font signer une pétition – que je signe et appelle chacun à signer – qu’ils remettront au directeur académique le 7 février.
En 2016, j’avais déjà dénoncé le cynisme violent avec lequel l’Éducation Nationale gère chaque année ces questions : l’administration académique compte sur la division entre les villes et les villages, entre les gagnants et les perdants de son jeu à somme nulle, pour imposer à tous – élèves, parents, enseignants et élus – une conception arithmétique de l’éducation.
C’est absurde et imbécile.
A Estagel 21, notre volonté est de faire entrer Estagel – enfin ! – au 21ème siècle. Or, les défis qu’il faut relever et qui sont plus pesants dans notre département que partout ailleurs, sont ceux de la précarité, de la pauvreté et, ce qui les accompagne, du sous-emploi.
Sans éducation de qualité, sans qualification – au temps de l’intelligence artificielle – pas d’emploi.
Les parents le savent. Ils n’iront pas s’installer dans les villages et les villes qui n’offrent pas d’avenir à leurs enfants en n’assurant pas une éducation de qualité dès la maternelle. Dans la France rurale, cela aggrave la désertification et la misère.
Paradoxe quand ce gouvernement annonce, pour les raisons que je viens d’évoquer, qu’il veut rendre la maternelle obligatoire !
Oui, je vous le dis : c’est absurde et imbécile.
Dédoubler les classes dans les zones défavorisées part du principe – si l’on suit cette logique – que moins les élèves seront nombreux par classe, meilleure sera leur chance de réussite. Et cela ne vaudrait pas dans les villages comme Estagel où cette fermeture ferait monter mécaniquement le nombre d’élèves par classe ? Ne serait-ce pas incohérent ?
En 2016, j’avais saisi toutes les sénatrices et tous les sénateurs de France en leur demandant de questionner le Gouvernement. Un bon nombre d’entre eux, toutes tendances confondues, avaient relayé ma demande : ne pas fermer une classe dans l’année qui suivait celle de son ouverture et alors que des investissements communaux avaient été mobilisés. Peine perdue.
L’absurdité et l’imbécillité comptables gouvernent. Une comptabilité étrange d’ailleurs, dans laquelle les impôts locaux ne comptent pour rien.
Le directeur académique n’a aucun pouvoir. S’il maintient un poste à Estagel, il fermera une classe dans un autre village.
Mais les ministres, à Bercy, rue de Grenelle et à Matignon, doivent bien réfléchir à la gravité des enjeux, à ce qu’ils veulent comme avenir pour la France, pour sa réussite économique qui est aussi celle de nos enfants.
Ne fermez pas de classe à Estagel. Vous ne gérez pas des quotas mais les citoyens du 21ème siècle”.