C’est le cÅ“ur déchiré, meurtri, sanglant, comme si un poignard, de sa lame acérée, était venu le saigner enlevant ainsi, toute possibilité d’irriguer ce corps malade, que les clients ont eu connaissance de l’avis de fermeture
Estagel un corps malade direz-vous ?
Comment ne pas avoir cette interprétation de la dure réalité, lorsque nos anciens ont pu compter jusqu’à cinq boulangeries et une pâtisserie dans le village. Comment ne pas avoir l’âme chavirée à cette pensée ? Certes, croire pouvoir retrouver ce riche passé d’un commerce de proximité florissant serait une gabegie.
Est-ce qu’aucune autre possibilité n’était envisageable ?
Nous savons depuis longtemps, le bâtiment abritant la boulangerie insalubre. N’aurait-il pas était nécessaire de se préoccuper de cette situation ?
Ceci d’autant plus, que nous apprenons ce vendredi 1er septembre, qu’Estagel est retenu dans une convention dite “opération de revitalisation de territoire” pour bénéficier de l’argent public destiné à la réhabilitation des centres de villages et les bâtiments insalubres.
Que nos lecteurs fassent preuve de mansuétude si notre interprétation est faussée à la lecture de cette annonce. Nous n’avons aucune formation de juriste. Il est vrai que les logements délétères se comptent par dizaines dans le vieux village. Il est vrai aussi, qu’il est facile de s’appuyer sur la boulangerie industrielle située à l’entrée du bourg pour dire : “ne nous plaignons pas, nous avons du pain… et des brioches”. À notre avis, ce raisonnement est trop empreint de fatalisme, de renoncement et tire un trait sur la vie de la Cité.
Estagel ne compte plus que quelques commerces qui se dénombrent sur le bout des doigts.
Quelle sera la prochaine fermeture (et peu importe la raison) ?
Joseph Jourda