Les Solériens ont rendu hommage hier, à Samuel Paty, le professeur d’Histoire-géographie assassiné le vendredi 16 octobre dernier, en quittant son collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines, région parisienne)

Hier, mercredi 21 octobre 2020, à 17h, près de 150 personnes ont répondu à l’appel de Mme Armelle Revel-Fourcade, maire de la ville du Soler et des membres de l’équipe municipale pour honorer la mémoire de Samuel Paty, professeur au collège du Bois d’Aulne de Conflans-Sainte-Honorine, sauvagement assassiné vendredi dernier

 

A l’occasion de ce rassemblement qui a eu lieu sur la place André Daugnac, face à l’Hôtel de Ville, la maire a pris la parole pour rendre un vibrant hommage à cette nouvelle victime et condamner cette nouvelle attaque à la liberté de pensée.

L’intégralité du discours de la maire du Soler Armelle Revel-Fourcade : « Chères Solériennes, Chers Solériens, Je suis très touchée que nous soyons réunis pour rendre hommage à Samuel PATY qui comme vous le savez a été sauvagement assassiné vendredi dernier à quelques pas de son lieu de travail, de son collège où il enseignait l’histoire et la géographie à Conflans Sainte-Honorine. Après l’effroi d’un tel acte barbare c’est le silence du deuil et la colère qui ont fait place dans tout le pays. Aujourd’hui, alors que nous nous retrouvons pour honorer sa mémoire, nos esprits sont saisis par l’incompréhension de ce crime qui vient bousculer les valeurs sur lesquelles reposent notre république et ébranler les fondations même de toutes démocraties. Ce fanatisme radical qui prend sa source dans l’obscurantisme d’un autre âge doit nous interpeller à jamais et nous faire prendre conscience que nous vivons dans un pays libre. Libre de penser, libre d’exprimer ses idées, libre de croire tout en respectant son prochain, libre de disposer de son corps ou encore libre de se vêtir comme on le désire…

Cette liberté fait la force de notre patrie : liberté, égalité, fraternité… Dans le contexte si particulier que nous traversons je sais combien ces trois mots prennent tout leur sens dans vos consciences partagées entre la colère et une farouche volonté de résister face à la terreur et contre le fanatisme. Notre belle devise est gravée dans nos esprits comme dans nos cœurs comme ils le sont sur les frontons de nos mairies et de nos établissements scolaires. Ne l’oublions pas, l’ambition de l’école publique n’est pas d’apprendre à croire, ni de remplacer un dogme d’Etat à celui d’une religion. L’éducation nationale a pour vocation de nous offrir les lumières de la connaissance qui font de nous des femmes et des hommes capables d’apprendre à penser, d’affirmer la légitimité de ses jugements, de se forger un libre arbitre et des opinions, une culture, de soutenir le débat, de se libérer de la dictature des caricatures et des préjugés liés à ses origines ou son milieu. Il est bien là le sel de la société française marquée par des influences diverses et plurielles tout au long de son histoire. C’est tout cela que portait Samuel PATY dans ses convictions personnelles les plus profondes et qu’il prolongeait en tant que professeur. C’est pour avoir enseigné la liberté de penser qu’il a été assassiné dans des conditions innommables.

J’espère du fond du cÅ“ur que nos gouvernants vont enfin tirer les leçons de tels agissements, aujourd’hui les français attendent des actes, des réponses et le retour d’une autorité républicaine forte et adaptée aux menaces insidieuses auxquelles nous sommes désormais soumis qui peuvent nous frapper de façon totalement aveugle sur tout le territoire national. Cela commence par le fait d’arrêter de négocier avec les islamistes, que ce soit sur le terrain en mettant au même niveau au sein de l’institution un père radicalisé qui fait de la provocation et veut avancer ses pions intégristes face à un professeur qui ne fait que son travail. Pour que nous n’oublions jamais ceux qui sont tombés face à la tyrannie et en soutien au corps enseignant je vous propose d’observer une minute de silence. Chères Solériennes, chers Solériens je vous remercie pour votre soutien et votre attention”.

Après son discours l’assemblée a observé une minute de silence dans une vive et grande émotion.