Sport et politique n’ont jamais fait bon ménage et c’est tant mieux ainsi. Pourtant, les indépendantistes catalans semblent, depuis peu, vouloir exercer une certaine pression, présence, en tentant d’imposer sur le sol roussillonnais la visibilité de leurs actions, ce en important en tout cas leur désir de séparatisme dans l’enceinte des stades mythiques de l’Ovalie perpignanaise

 

 

Samedi, au stade Aimé-Giral de Perpignan, à l’occasion de la rencontre du Top 14 opposant USAP à l’ASM-Clermont Auvergne, l’essai a tourné court… en tout cas, il a bien failli provoquer un incident diplomatique, entre Carles Puigdemont, député européen espagnol (visé par une fiche “Interpol” ce qui n’est pas rien) et le représentant de l’Etat dans le département lequel, visiblement, a tout fait pour l’éviter, à l’image d’autres élus des P-O qui auraient catégoriquement refusé de rencontrer le séparatiste catalan, ou qu’il leur soit présenté tout simplement.

Carles Puigdemont était accompagné notamment par Me Pierre Becque, ancien maire (centre-droit) de Banyuls-sur-mer. Ce dernier lui a d’aillerurs servi de guide jusque dans le Salon Prestige du Club 1902, en passant par la tribune officielle.

Bref, vous l’aurez compris, samedi dernier le climat ambiant n’était pas propice à la convivialité, loin d’être serein. Pour le moins. D’autant plus que nous étions à la veille d’un important scrutin, concernant l’élection des membres du Parlement de Catalogne à Barcelone (Espagne), dans lequel justement Carles Puigdemont, depuis Argelès-sur-mer – où il aura campé près d’une dizaine de jours pour sa campagne électorale, puisque interdit de séjour chez lui en Espagne -, s’est largement investi, mobilisant ses troupes sur le sol français, briguant la présidence du Parlement de Barcelone (détenue jusqu’à hier encore par un autre indépendantiste, Pere Aragonès, de l’ERC).

Il est étonnant de constater qu’au moment où la Catalogne et les Catalans au sud, paraissent vouloir tourner la page de l’indépendance – voir les résultats sans appels du scrutin d’hier*, même sans préjuger de l’issue des pourparlers en cours, ou plutôt des manoeuvres, voire combinaziones pour la présidence du Parlement de Catalogne… -, que certains ici, de ce côté ci des Pyrénées, jouent les activistes d’un séparatisme auquel la majorité de la population locale se montre plutôt insensible.

A moins que la Generalitat de Catalunya envisage, plus sérieusement, d’investir financièrement dans les deux clubs de rugby qui font la fierté des habitants des P-O, l’USAP (XV) et les Dragons Catalans (XIII), et dont la positive attitude est un atout majeur pour la médiatisation du Pays catalan, version Pyrénées-Méditerranée…

A suivre.

 

L.M.

*Les trois partis indépendantistes catalans ont perdu hier dimanche 12 mai 2024 la majorité au Parlement régional, qui compte 135 sièges. Ils s’adjugent 59 sièges (la majorité absolue est fixée à 68). La branche catalane du Parti socialiste, emmenée par l’ancien ministre de la Santé Salvador Illa, a réalisé de son côté une percée avec 42 sièges mais elle devra composer avec d’autres partis pour s’assurer une majorité. Son alliée Sumar, coalition de gauche, n’a remporté que six sièges.